La sclerotinia est une maladie causée par sclerotina sclerotiorum, un champignon qui attaque principalement les cultures de colza et de tournesol. Ce champignon est capable de se conserver pendant plusieurs années (6 à 10 ans) dans le sol, sous forme de sclérotes.
Sclerotina sclerotiorum est présent sur l’ensemble du territoire. Il représente une forte menace culturale. Pour les tournesols, jusqu’à 50 % du rendement de la récolte peut être perdu. La Sclerotina est également la maladie la plus préjudiciable du colza.
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La sclerotinia peut attaquer toutes les parties de la plante. Elle se caractérise par l’apparition d’une pourriture, puis de dépôts blancs, jusqu’au flétrissement. Ces symptômes, aisément reconnaissables, sont observables en parcourant la parcelle :
Sclerotina sclerotiorum conservé dans le sol est capable soit de germer pour infecter les racines, soit (c’est le phénomène le plus courant) de libérer des spores, qui iront contaminer les parties aériennes des plantes de la parcelle.
Certaines situations présentent des risques accrus. Ainsi, des parcelles contaminées dans les dix années précédentes, un sol peu drainé, un excès d’apport en azote, une rotation ou des cultures intermédiaires avec des espèces sensibles (colza, tournesol, moutarde, radis, féverole, etc.).
Concernant le colza, un fort enherbement et beaucoup de végétation peuvent favoriser le développement Sclerotina sclerotiorum. Pour le tournesol, les attaques les plus dévastatrices se produisent souvent sur des récoltes tardives.
L’humidité, des températures douces, favorisent le développement de Sclerotina sclerotiorum. Les attaques du capitule du tournesol ont lieu en particulier pendant des épisodes pluvieux.
La lutte contre la Sclerotina est difficile. Elle est peu efficace sur le plan agronomique, et la lutte phytosanitaire, en prévention, doit être raisonnée.
Les parties du tournesol ne sont pas résistantes de la même façon face à Sclerotina sclerotiorum. Il n’existe pas de produit fongicide approprié pour lutter contre ces attaques.
Pour le colza, des produits phytosanitaires de biocontrôle sont à appliquer à la chute des premiers pétales : dans ce cas, il faut être réactif dès la floraison et intervenir au bon moment. Il convient également d’alterner les familles chimiques, pour éviter de développer la résistance des souches du champignon.
Il est possible de procéder à une désinfection du sol, avec une application renouvelée pendant la rotation. On peut utiliser un agent biologique fongicide, utilisant un autre champignon parasite des sclérotes, à incorporer superficiellement dans le sol. Le produit pourra agir en pré-semis, et atténuer la pression de Sclerotina sclerotiorum après un épisode de contamination.
En tout état de cause, il sera raisonnable de respecter un délai de quatre ans au moins entre deux cultures sensibles.