engrais

Qu’est ce qu’un engrais azoté ?

L’azote est indispensable à la croissance des plantes. Assimilé par celles-ci sous forme de nitrates (NO3), il est, avec l’eau, un facteur limitant des rendements. Ainsi, même si de l’azote est naturellement présent dans le sol, il est nécessaire d’en apporter pour assurer un rendement satisfaisant.

L’apport d’azote peut se faire avec un amendement organique (un engrais de ferme, c’est-à-dire lisier ou fumier) ou minéral. Lorsque l’on parle d’engrais azoté, c’est généralement pour désigner un amendement minéral, fabriqué à partir de l’azote gazeux de l’atmosphère.

Comment est-il fabriqué ?

L’ammoniac est la matière première de l’industrie des engrais azotés.

Obtenu par combinaison de l’azote de l’air et d’hydrogène provenant du gaz naturel, il peut être oxydé pour donner de l’acide nitrique, ou encore combiné à d’autres molécules pour donner des produits intermédiaires. Dans tous les cas, la fabrication des engrais azotés est coûteuse en énergie et leur prix est élevé.

Parmi les engrais intermédiaires, on trouve :

  • Le sulfate d’ammonium : cristallisé ou en granulés, il permet d’obtenir du sulfate d’ammoniaque, généralement dosé à 21 % d’azote.
  • L’urée : on l’obtient en combinant l’ammoniac avec le gaz carbonique engendré par sa fabrication. Sous forme de perles ou de granulés, elle peut titrer jusqu’à 46 % d’azote.
  • Le nitrate d’ammonium : il est produit par la réaction entre l’ammoniac et l’acide nitrique. En mélange avec du souffre, il donne du sulfate d’ammoniac, adapté à certaines situations agronomiques particulières. Enfin, par adjonction de calcium (carbonate de calcium ou dolomie), on obtient de l’ammonitrate. Contenant 21 à 35 % d’azote total (moitié azote ammoniacal, moitié azote nitrique), les ammonitrates représentent à eux seuls 50 % des usages d’engrais azotés en Europe

Le rôle de l’azote dans la croissance de la plante

L’azote est un des principaux composants des acides aminés, des protéines et des acides nucléiques constituant l’ADN de la plante.

En cas de carence, la synthèse des protéines est ralentie et, parmi elles, celle de la chlorophylle.

Il s’ensuit un ralentissement de la croissance et une dépigmentation partielle des feuilles.

Particulièrement visible sur les céréales en fin d’hiver, ce phénomène est couramment appelé « la faim d’azote ». Il survient lorsque la croissance de la plante redémarre et donc que ses besoins augmentent.

La « faim d’azote » est à l’origine de la méthode de la « bande de double densité ».

Celle-ci consiste à faire un semis deux fois plus dense que la normale sur quelques mètres.

Plus fortement consommatrice d’azote que le reste de la parcelle, cette zone est la première à perdre sa pigmentation lorsque les besoins en azote s’accroissent. C’est le signe qu’il est temps d’en apporter.

Raisonner les apports

L’azote est prélevé dans le sol par le système racinaire de la plante, sous forme d’ions ammonium et de nitrate.

Les cultures annuelles ont une préférence pour le nitrate lorsqu’il est disponible. Les ions sont ensuite transférés aux feuilles où se produit la réduction enzymatique en ammonium. Ce dernier est ensuite métabolisé pour conduire à la formation d’acides aminés.

Le raisonnement de l’apport d’azote porte sur la durée du cycle d’une culture.

Compte tenu de l’enjeu environnemental, l’objectif est de raisonner les apports au plus juste en fonction des besoins, pour ne laisser qu’un minimum d’azote minéral dans le sol à la récolte.

Pour cela, on utilise généralement la méthode du bilan prévisionnel. Elle consiste à décider des quantités appliquées sur la base des besoins de la culture, dont on soustrait les reliquats de la culture précédente ainsi que la minéralisation de ses résidus et l’azote fourni par le sol. On fractionne généralement les apports en fonction des besoins de la plante.


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