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Quelle culture peut remplacer un colza d’hiver ?

Dans les parcelles où le colza d’hiver n’a pu être semé ou celles où il n’a rien donné, des resemis de sortie d’hiver ou de printemps sont possibles. Tour d’horizon des critères à prendre en compte pour choisir la culture de remplacement la plus adaptée au contexte de l’exploitation.

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Tenir compte des herbicides appliqués précédemment

Si plusieurs herbicides ont été utilisés, ce sont les recommandations du produit le plus limitant en termes de remplacement qui priment.

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Réussir son colza pour la campagne 2024

  • Choisir le bon couvert végétal pour un maximum de bénéfices agronomiques
  • Fertilisation, bien raisonner ses apports pour optimiser sa marge
  • Des technologies de désherbage mécanique toujours plus précises

Derrière Ielo, il faut se limiter au maïs et au colza de printemps (exclusivement au maïs dans le sud-Ouest).

Après Atic Aqua, le choix se fera entre le tournesol (sans labour), le maïs, le pois et la féverole (après labour) ; le colza de printemps est déconseillé.

Tableau 1 : cultures de remplacement possibles après retournement d’un colza, en fonction du programme de désherbage

Mesurer les variables pédoclimatiques

Il faut ensuite choisir la ou les cultures les plus adaptées à la situation pédoclimatique, à la ressource en eau disponible et aux possibles débouchés locaux.

L’orge, le blé de printemps, le pois et le colza de printemps nécessitent d’être semés tôt en sortie d’hiver sur un sol ressuyé. À partir d’avril, préférez des cultures d’été (maïs, tournesol, soja, chanvre).

Pour les régions du Sud, le choix est plus restreint : pois chiche, tournesol ou sorgho en sec, soja ou maïs en situation irrigable (possible en sec dans le Sud-Ouest sur sol profond).

S’assurer des possibilités de collecte et de contractualisation

Des cultures comme le tournesol peuvent nécessiter, dans les secteurs Nord, une prise en charge particulière (logistique et/ou séchage). D’autres cultures – pois-chiche, soja, lin et particulièrement chanvre –, se cultivent principalement dans le cadre de contrats pour des raisons commerciales, industrielles et réglementaires. Il est recommandé de prendre contact avec son organisme collecteur en amont.

Ne pas négliger l’impact sur l’assolement

D’autres critères font pencher pour l’une ou l’autre culture. Le pois et le pois chiche sont de très bons précédents au blé mais aussi au colza.

Tournesol et soja sont de bons précédents. Attention toutefois, la réglementation interdit d’implanter un tournesol deux fois de suite sur la même parcelle.

Le maïs en sec, récolté le plus souvent juste après le tournesol, est un précédent de qualité intermédiaire entre tournesol et sorgho. Le risque de fusariose (blé dur) doit être intégré après le sorgho et le maïs.

En revanche, l’orge de printemps ne constitue pas un bon précédent pour le blé suivant.

Faites-vous aider ou externalisez

Le maïs et le tournesol nécessitent des équipements particuliers au semis (semoir monograine) et à la récolte (barre de coupe). La récolte du chanvre est généralement sous-traitée. Pour les autres cultures, aucun équipement spécifique n’est à prévoir.

Tenir compte de la réglementation

Attention aux contraintes dans la gestion (MAE, temps de travaux…) ou la réglementation de l’exploitation (paiement vert…). Les légumineuses peuvent permettent de répondre à plusieurs obligations (diversité, SIE).

Tableau 2 : indicateurs de choix des cultures de remplacement de printemps pour les régions du Nord et de l’Est


Tableau 3 : indicateurs de choix des cultures de remplacement de printemps pour les régions du Centre et de l’Ouest


Tableau 4 : indicateurs de choix des cultures de remplacement de printemps pour les régions du Sud

 

Adapter le travail du sol à la culture choisie

Pour implanter une culture en cours d’hiver
• en sols argileux, limiter les opérations culturales, et dans tous les cas, proscrire le travail profond. Avec un sol meuble et après destruction correcte du colza et des adventices, le semis de la culture de remplacement peut intervenir, y compris avec un semoir conventionnel. En revanche, si la préparation du colza n’a pas été satisfaisante ou si le sol s’est compacté, un travail très superficiel s’impose avant de semer, par exemple avec une herse rotative (si le sol est suffisamment ressuyé). Le pois et la féverole ont quant à eux besoin d’un horizon de surface ameubli sur 10 cm afin d’assurer correctement la mise en place de leurs nodosités.
• en sols limoneux, éviter aussi le travail du sol en profondeur. Après avoir apprécié l’état de surface, un ameublissement sur une dizaine de centimètres avec un outil à dent est possible si nécessaire.

Pour implanter une culture au printemps
• en sols argileux, il faut envisager un travail du sol le plus tôt possible (avant que le sol ne soit trop humide en profondeur) avec un outil à dent. À cette époque, le facteur limitant peut être l’adhérence sur l’horizon de surface. La reprise sera ensuite effectuée en sortie d’hiver dès que possible (favorable à une bonne évolution de la qualité structurale).
• en sols limoneux, pas de contrainte majeure, le travail profond pourra être réalisé en fin d’hiver ou au début du printemps.

 

 

Laurent Jung (Terres Inovia), Véronique Quartier (Terres Inovia), Bernadette Roux (Terres Inovia)

1 Commentaire(s)

  1. Faire un budget partiel car la remise en place d’une nouvelle culture n’est pas non plus sans risque… Quel seuil de rendement estimer pour le colza… A partir de quel rendement peut-on considérer que la destruction est la meilleur solution… Derrière un colza on pourra peut être remettre en ÉTAT STRUCTURAL la parcelle…

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