euronext

Quel impact du contrat numéro 3 en blé sur Euronext ?

Euronext vient de lancer le contrat de blé meunier n°3 pour une qualité dite premium. Alors que deux prix vont maintenant apparaître pour du blé européen, comment faire la différence entre les deux contrats cotés à Paris ? Après une semaine de cotations, revenons sur les raisons et les impacts de l’ouverture de ce nouveau contrat.

La campagne 2014 a été mouvementée et perturbée par les problèmes qualitatifs. En effet, à la récolte, les opérateurs se sont interrogés sur la qualité cotée en blé sur le contrat Euronext qui, s’il s’affichait sous la dénomination « meunier », n’en avait pas les critères. Le contrat n°2 a d’ailleurs été vivement critiqué alors qu’il ne précisait pas les exigences en temps de chute d’Hagberg et le taux de protéine. De plus, les craintes se sont reportées sur les blés stockés dans les silos portuaires de Rouen acquis dans le processus de livraison.

Pour réagir à ces critiques, les critères du n°2 ont été complétés pour les échéances à partir de la récolte 2017. Néanmoins, à la suite des rumeurs d’ouverture d’un contrat blé européen coté à Chicago par le CME, Euronext a pris les devants afin de pallier le risque qualitatif pour les deux prochaines campagnes avec l’ouverture du contrat n°3.

Le premier contrat qui avait été lancé en 1996 sur la place parisienne a depuis disparu au profit du contrat n°2 qui cote jusqu’à présent en rendu Rouen. Le contrat de blé Euronext n°3 cote depuis lundi aux mêmes horaires, un même tonnage de 50 t par lot, sur des échéances identiques au n°2. Les références de prix seront également en rendu Rouen mais pour des zones de livraisons étendues à Rouen, Dunkerque, Nantes et Bordeaux. Le processus de livraison physique est inchangé entre les deux contrats. La plus grande différence est donc l’exigence de qualité du blé qui doit être meunier avec un taux de protéine minimum à 11 % et un temps de chute d’Hagberg à 220 secondes minimum également.

La mise en parallèle des deux contrats pourrait alors perturber les opérateurs tant sur l’établissement de contrats indexés sur le marché à terme que sur la qualité choisie.
En effet, certains acheteurs pourraient préférer l’exigence de qualité pour assurer des livraisons de meunier, tandis que les producteurs pourraient préférer le contrat n°2 ne pouvant prédire la qualité de leur blé avant moisson.
Au vu des exigences de qualité, il faut s’attendre à ce que la cotation du n° 3 soit supérieure à celle du °2. Cette première semaine, cet écart s’affiche autour des 5 €/t.  

Ce nouveau contrat vient donc apporter uniquement des règles supplémentaires en guise de précisions sur la qualité. Néanmoins, celui-ci perturbe les opérateurs qui hésitent entre les deux contrats pour savoir lequel ils doivent utiliser pour leurs couvertures. Pour le moment, la liquidité est bien plus importante sur l’ancien contrat, le n°2, laissant penser qu’il restera majoritairement utilisé.

Article Précédent
Article Suivant