Les attaques de loups ou de vautours se multiplient dernièrement dans les Alpes contre les moutons ou brebis, mais aussi dans tous les autres massifs montagneux. Avec des conséquences dramatiques pour l’élevage, les bergers, et jusqu’à l’entretien du territoire.
L’élevage en montagne a ceci de pittoresque qu’il semble correspondre à une forme d’idéal, vivre en pleine nature, au milieu de ses bêtes, en tirer laine et lait pour des fromages… Mais cet idéal vire au cauchemar quand les animaux en question disparaissent, attaqués notamment par les loups, mais aussi par les vautours fauves ou des corbeaux charognards. Dans les Alpes, depuis le début de l’année, on en serait à 8 attaques de loups… Le quotidien local Le Dauphiné parle même d’un seul éléveur ayant perdu 17 brebis (je vous mets le lien vers cet article à la fin de celui-ci), avec des conséquences sur tout son élevage, les agneaux de ces brebis étant promis à une mort certaine sans leur mère.
Les pouvoirs publics semblent totalement inactifs devant la situation, n’autorisant pas les prélèvements. Sans doute aujourd’hui existe-t-il une forme de méconnaissance quant à ce que sont exactement les espèces protégées et les prédateurs. La différence entre les deux existe pourtant…
L’article du Dauphiné relève une conséquence à ces attaques répétées : petit à petit, les éleveurs quitte le territoire. Un territoire qui n’est de fait plus aménagé, et qui devient un espace sans vie… Des faits similaires ont été observés récemment dans les Vosges, toujours avec le loup, tandis que les vautours déciment des troupeaux dans les Pyrénées.
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En savoir plus : http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2012/08/17/17-brebis-tuees-par-le-loup (l’article du Dauphiné sur les récentes attaques de loups).
Par Antoine Jeandey
Journaliste professionnel depuis 1987. Rédacteur en chef de WikiAgri depuis sa création, en janvier 2012. Par ailleurs élu, adjoint au maire de Chaudon (commune rurale d'Eure-et-Loir, 1700 habitants). Co-auteur (avec Camille Beaurain) de "Tu m'as laissée en vie - Suicide paysan, veuve à 24 ans" paru au Cherche Midi éditeur. bonjour Lionel, merci d’équilibrer le débat car en effet les arguments en faveur du maintien du loup existent. En fait, il s’agit d’un sujet si passionné que l’on trouve très facilement les « pour » et les « contre », et très peu la réflexion du milieu « essayons de voir comment ». En même temps, c’est le cas de plusieurs sujets en agriculture…
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Bonjour,
Je pense que la lecture du document relatif au « plan loup » du ministère de l’environnement peut apporter quelques informations intéressantes sur le sujet. Une des conclusions récurrente semble être une adaptation nécessaire des systèmes d’élevage et des autorités à ces nouvelles pertes : adaptation de la protection des troupeaux et adaptation des aides compensatoires à la réalité de la situation. Il semble que pas mal d’études soient en cours.
Par ailleurs si l’on en croit l’argumentaire de FNE (qui est bien entendu orienté et vaut ce qu’il vaut, mais dont les arguments doivent être considérés), les attaques de loups semblent avoir des conséquences économiques très inférieures à d’autres facteurs tels que le cout du traitement des maladies d’élevage.
Enfin je pense que c’est à la société d’assumer les charges supplémentaires liées au maintient des populations de loups (estimées actuellement à 0.01€/hab) afin de ne pas accroitre les difficultés économiques des éleveurs.
Reste à espérer que tout le monde joue le jeu,
L.
Refs :
– Plan loup : http://www.loup.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/plan_loup_2008_2012.pdf
– FNE : http://loup.fne.asso.fr/fr/sur-les-traces-des-predateurs/loup/argumentaire.html