Entre échalotes et oignons, le torchon brûle. De nouvelles variétés issues de croisements font polémique, en particulier en Bretagne, où la production dite traditionnelle est importante.
Les producteurs d’échalotes ne savent plus à quel saint se vouer. Situés pour l’essentiel dans le nord du Finistère (les trois quarts d’une production nationale de 40 000 tonnes), ils ont réalisé un « coup d’éclat », mercredi dernier, en déversant plusieurs centaines de tonnes d’échalotes sur la RN 12. La cause ? L’effondrement des cours autour de 10 centimes du kilo alors que la production de 1 kilo leur revient à 40 ou 50 centimes, du fait de l’impossibilité de mécaniser une culture encore très manuelle.
Pour eux, c’est sûr, c’est l’échalote de semis qui est à l’origine de la chute des prix. L’échalote de semis ? Un croisement entre une échalote et un oignon dont la culture, parfaitement mécanisable coûte beaucoup moins cher à produire.
Au milieu des années 2000, les Pays-Bas réussissent à convaincre la Commission européenne d’inscrire ces variétés nouvelles dans le catalogue officiel des espèces végétales. Non sans un long bras de fer avec les Français. Ceux-ci finissent par accepter l’inscription des variétés hollandaises au catalogue européen. Et obtiennent la possibilité, en France, de distinguer leur échalote par le nom « échalote de tradition ». Les années passent, et les semences hollandaises finissent par se développer en France. De 4000 tonnes produites il y a cinq ans dans des zones de grandes cultures (Beauce, Aquitaine…), elles représentent 12 à 15 000 tonnes sur un marché total (échalotes de tradition et échalotes de semis) de 55 000 tonnes, selon Hubert le Nan, président de la section nationale.
Le problème de ces variétés inscrites donc légales, « c’est qu’elles ne respectent pas les règles végétatives sur lesquelles le protocole a été signé », précise M. le Nan.
Les Français disent s’en être rendus compte en 2012. Ils ont depuis repris leur bras de fer. Ils demandent aujourd’hui la suspension de l’inscription des bulbes incriminés, leur étiquetage comme oignons et des débats scientifiques avant l’inscription de nouvelles variétés.
L’Etat français leur a promis qu’il allait demander à la Commission européenne d’inscrire le sujet à l’ordre du jour du prochain comité permanent des végétaux, fin janvier.
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Une nouvelle campagne de dénigrement visant l’échalote issue de semis a été relayée massivement dans les médias grand public, presse, radio et télévision, la semaine dernière, dans le but de mettre à partie le consommateur dans un litige pourtant purement technique, qui oppose les producteurs d’échalote issue de multiplication végétative et les producteurs d’échalote issue de semis.
Cette campagne a atteint son paroxysme par un énorme gâchis et le déversement de 3000 T d’échalotes sur la RN12, soit 5,5% de la production annuelle (base statistique nationale 2013).
Sur fond d’imprécisions volontaires et de patriotisme économique injustifié, les initiateurs de cette campagne tentent, à défaut de tout argumentaire pertinent, de présenter l’échalote issue de semis comme une « espèce d’oignon » ou une « pseudo-échalote », une « fausse échalote », voire une « contrefaçon ».
Cette stratégie de dénigrement est lancée régulièrement depuis la fin des années 90 dans le but de maintenir un monopole de la production d’échalote dans l’Ouest de la France, au détriment des autres régions françaises, de la stabilité des prix, de la disponibilité et de la qualité pour le distributeur et le consommateur.
L’échalote issue de semis est une véritable échalote à 100% !
L’échalote comme toute autre production légumière ne se définit pas par son mode de production.
La différence de mode de production (multiplication végétative ou semis) est exclusivement fondée sur des raisons historiques et techniques.
Les recherches menées depuis une vingtaine d’année par De Groot en Slot et Bejo Zaden, sociétés spécialisées dans la recherche, la sélection et la commercialisation de semences de légume, ont abouti, dans les années 90, à la mise au point, à partir de variétés d’échalotes issues de la multiplication végétative, de nouvelles variétés d’échalotes se reproduisant par semences. Les lignées parentales de ces variétés sont, tant dans leur lignée paternelle que dans leur lignée maternelle, des variétés appartenant à l’espèce échalote et bénéficiant de la protection Communautaire des Obtentions végétales accordée par l’Office Communautaire des Obtentions Végétales (OCVV).
Toutes les variétés d’échalote issue de semis commercialisées par Bejo sont régulièrement inscrites au catalogue commun européen des variétés de légume, sont conformes à l’arrêté français du 16 janvier 2007 et aux normes des nations unies concernant les échalotes.
Le mode de production, par semence ou bulbe, n’a aucune incidence sur la nature du légume obtenu. La graine d’échalote se transforme en bulbe et devient une échalote dans la même année.
Les chiffres présentées par nos contradicteurs sont souvent variant et toujours erronés.
La France est le quatrième producteur mondial et de loin le premier producteur européen d’échalotes, avec une surface en 2013 de 2.549 ha et 54.693 T (source Statistique agricole annuelle – SAA).
Les surfaces de production sont passées de 2.281 ha en 2000 à 2.549 ha en 2013, soit une progression de 12% en 13 ans avec un pic en 2011 avec 2.625 ha (source Statistique agricole annuelle – SAA).
Majoritairement cultivée en France à partir de bulbes reproduits par mode végétatif, la production d’échalote française s’ouvre peu à peu à l’échalote issue de semis.
Elle représente au maximum en 2013, 8% de la surface de production totale d’échalotes (Source statistiques des ventes internes Bejo). A ce jour, l’échalote traditionnelle représente donc plus de 90% des surfaces et volume.
Avec une telle proportion, il est impossible que l’échalote issue de semis soit le perturbateur du marché. C’est bien au niveau de l’échalote traditionnelle que l’absence de gestion et l’utilisation surabondante des échalotes de consommation pour les nouveaux emblavements que se situent les causes de la fluctuation des volumes et des prix de façon chronique.
Cette absence de gestion et ces prix très bas pénalisent tout autant les producteurs d’échalote issue de semis pour lesquels le prix de l’échalote traditionnelle est le prix de marché.
En conclusion, les producteurs et semenciers réunis en l’association « club échalote de semis » souhaitent que s’arrête la désinformation concernant leurs productions et que soient à juste titre reconnues les qualités de l’échalote issue de semis.