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Quand la redistribution des aides Pac ressemble à la carte électorale

Un député de l’opposition, Antoine Herth, agriculteur de profession, a tenu récemment un propos original sur la redistribution en France des aides Pac : il a constaté que les cartes, d’une part de cette redistribution et d’autre part électorale, pouvaient se superposer. Explications.

Sur son mur Facebook, Antoine Herth a récemment fait part d’une question qu’il a posée au ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll en commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale. Est écrit sur ce mur Facebook à propos de la réponse ministérielle : « Non, dit-il, il n’y a aucun rapport entre la redistribution des aides et la carte électorale« , suivi de ce commentaire du député UMP : « simple coïncidence alors ?« 

C’est cette « coïncidence » que nous avons demandée à Antoine Herth d’expliquer. « Pour moi, c’est une évidence, lorsque l’on regarde les régions pour lesquelles les aides Pac vont baisser, et celles qui profitent de la redistribution, on découvre ni plus ni moins la carte électorale française, à une seule exception près, la droite a quelques bastions en Savoie et Haute-Savoie qui se trouvent figurer parmi les régions bénéficiaires. Stéphane Le Foll s’en est défendu en commission de l’Assemblée Nationale, mais moi j’observe que l’idée même des 50 premiers hectares vise à s’attacher un électorat agricole pour le parti actuellement au pouvoir. Alors qu’un grand arc partant des Ardennes, passant par la Marne, allant vers la région Centre verra en 2015 une part importante de son revenu issu des aides baisser. Mais ce dispositif n’est pas parfait : cette proposition, émanant à l’origine du Parti socialiste et finalement actée pour la France, des 50 premiers hectares ne pénalise pas que les céréaliers mais aussi les laitiers, d’où les efforts gouvernementaux pour trouver des mesures compensatoires pour la Bretagne et conserver cet électorat. »

Plus précis, encore, Antoine Herth poursuit sa démonstration : « Lors de la précédente réforme de la Politique agricole commune, lorsqu’il a fallu un arbitrage national, le ministre de l’Agriculture d’alors Michel Barnier n’avait pas eu ce choix politique, il avait regardé selon des critères objectifs comment équilibrer au mieux les aides agricoles, et on pouvait même constater alors que des régions de gauche étaient bénéficiaires. Aujourd’hui, je constate des choix politiques, j’entends le député Germinal Peiro qui n’a pas de mots assez durs contre les céréaliers, cela fait beaucoup.« 

Poursuivant son analyse sur le comportement de Stéphane Le Foll, Antoine Herth estime qu’il est « un ministre qui a toujours fait beaucoup de politique, qui est toujours dans l’attente que la place de premier secrétaire du PS se libère, et qui d’ailleurs répond systématiquement par des arguments politiques aux questions qui lui sont posées dans l’Assemblée Nationale. Il n’y a guère qu’en commission économique que je l’ai entendu tenir des propos plus techniques. Il n’est pas le premier dans ce cas, Jean Glavany avait aussi, en son temps, été un ministre de l’Agriculture très politique« …

Et vous, qu’en pensez-vous ? « Critères objectifs », ou « choix politique » ? « Coïncidence » ou « choix électoraliste délibéré » ? Pour en débattre (avec des arguments et dans la bienséance), rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».

Notre photo de Antoine Herth est issue de son site internet, http://www.antoine-herth.fr.

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