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Pucerons dans les céréales, surveillance à maintenir jusqu’aux premiers froids

La vigilance est de mise sur les pucerons, tant que les températures ne descendent pas significativement.

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L’activité des pucerons, et par conséquent le risque JNO (Jaunisse Nanisante de l’Orge), sont fortement dépendants des conditions climatiques de chaque automne. Les nombreux dégâts de JNO constatés dans nos régions en 2016 ne présagent pas inéluctablement d’un risque élevé pour cette campagne. En revanche, jusqu’à l’arrivée des premiers froids, les conditions climatiques observées sur nos secteurs restent propices au maintien des pucerons s’ils sont déjà présents dans les parcelles.

Quelles conséquences des températures sur les pucerons ?

L’activité des pucerons (vol, reproduction ou tout simplement survie) est très dépendante de la température. Les vols d’individus ailés, responsables de la dissémination des populations et de la contamination initiale des parcelles, démarrent dès 12°C environ. Ces flux migratoires sont restés peu nombreux pour le moment dans nos régions. Ce sont ensuite des individus aptères (sans ailes) qui prennent le relais pour former des colonies.

La rapidité et l’intensité de leur reproduction augmentent avec la température (jusqu’à 25°C) : des températures élevées sont ainsi favorables à des multiplications rapides sur les cultures. L’activité est réduite quand la température diminue mais les pucerons survivent facilement à des températures de 3-5°C (jusqu’à -5 ou -12°C en laboratoire, selon les espèces).

Les petites gelées annoncées dans les prochains jours dans nos régions ne limiteront donc que peu le risque pour les parcelles déjà infestées. Tant qu’ils ne sont pas morts, les pucerons continuent à se multiplier, à se nourrir… et donc à potentiellement contaminer les cultures. En permettant des présences tardives dans les parcelles, l’absence de froid (quelques jours consécutifs de gel) est donc un facteur de risque non négligeable.

Figure 1 : relation entre températures et activité des pucerons

Quand observer les pucerons ?

Des visites régulières et minutieuses des parcelles sont indispensables. Même peu intenses (et donc difficilement observables), des infestations tardives peuvent conduire à de forts dégâts. Lorsque les conditions climatiques ne leur sont pas favorables, ces ravageurs savent se faire discrets : ils s’abritent dans le cornet des céréales, voire au niveau du sol si ce dernier est motteux ou creux, compliquant leur observation. C’est la raison pour laquelle les observations sont à privilégier :
– par beau temps, en évitant surtout les jours de pluie.
– en début d’après-midi : les pucerons montent sur les feuilles tandis qu’ils se cachent au pied du feuillage le matin.

Attention : Une observation négative n’indique pas obligatoirement l’absence de pucerons. Dans ce cas, les observations doivent se poursuivre dès le retour de conditions plus propices.

Une intervention est recommandée quand 10 % de plantes portent au moins un puceron OU quand leur présence se prolonge sur la culture pendant au moins 10 jours, et ce quel que soit leur nombre.

 

Edouard Baranger, Michel Bonnefoy, Delphine Bouttet, Chloé Malaval Juery, Agnès Treguier (Arvalis – Institut du végétal)

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