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Pucerons, chardons et désherbage au menu des betteraves

Au sommaire : Situation betteravière – Parasitisme – Désherbage

Situation betteravière

Depuis début mai, une reprise de croissance est visible. La hausse des températures journalières ainsi que l’humidité persistante favorisent le développement de la culture.

L’hétérogénéité des colorations de sol engendre, comme souvent, des disparités.

Le stade moyen des parcelles de la région est de 8 feuilles vraies.

Parasitisme

Cette année, de nombreux dégâts de gibier (lièvres, lapins) sont observés. Ils sectionnent totalement ou partiellement la partie aérienne de la plante. Les dégâts se présentent souvent sur des betteraves consécutives. Si l’apex de la plante n’est pas touché, une reprise de végétation est toujours possible.

Les premiers pucerons noirs et verts sont observés depuis 10 jours.

Le réchauffement amorcé depuis deux semaines est propice à leur apparition.
• La nuisibilité des pucerons verts réside essentiellement dans leur propriété de vecteurs des virus de la jaunisse des betteraves.
• Les pucerons noirs diffusent le virus et peuvent entrainer des recroquevillements de feuilles avec un ralentissement de la croissance.

Les protections de semences Imprimo ou Cruiser Force 20 CS sont suffisantes pour assurer un contrôle des pucerons jusqu’au stade couverture du sol. La présence d’auxiliaires (coccinelles…) déjà visible en culture, permet aussi de réguler les populations.

En absence de protection de semences adaptée, il convient d’intervenir en végétation dès l’apparition des premiers pucerons verts.

Les différentes spécialités homologuées sont :
– Karaté K 1,5 l/ha
– Pirimor G 0,5 kg/ha
– Proteus 0,75 l/ha.

Désherbage

Selon les situations, 3 à 4 interventions ont été réalisées. Les pluies successives permettent une action renforcée des produits mais elles entrainent aussi de nombreuses relevées d’adventices qu’il conviendra de maitriser chimiquement ou mécaniquement.

La qualité du désherbage est liée au choix et au positionnement des produits et non à une quantité de matière active cumulée.

Dans les situations où les adventices dépassent 2 feuilles, il conviendra d’augmenter les doses.

Le choix du ou des racinaire(s) dépend de la flore dominante :
• Goltix 70 % : chénopode, pensée, renouée des oiseaux, matricaire, morelle, fumeterre.
• Menhir FL : chénopode, pensée, matricaire, renouée liseron, véronique feuille de lierre.
• Venzar : colza, renouée liseron, éthuse.
• Zepplin : ombellifères, gaillet, véronique feuille de lierre, renouée liseron, mercuriale.
• Safari : ombellifères, colza, mercuriale, matricaire, morelle.
• Centium 36 CS : gaillet, mercuriale, renouée liseron, morelle, chénopode, éthuse.
• Mercantor Gold : gaillet, véronique, P, S, D (graminées estivales), mercuriale, morelle.
• Isard : amarante, morelle, véronique, P, S, D (graminées estivales).

Lutte contre les graminées

Il est impératif de dissocier le passage antigraminées soit 2 jours avant ou 4 jours après un passage antidicotylédones afin d’éviter les effets d’antagonisme entre matière active (métamitrone) et pour favoriser l’assimilation sur graminées (brûlures des produits de contact).

Intervenir avant le stade 3 feuilles avec par exemple :
• Centurion 240 EC 0,5 l/ha + huile végétale 1 l/ha
• ou Stratos Ultra 0,8 l/ha + huile végétale 1 l/ha
• ou Foly R 1 l/ha + huile végétale 0,5 l/ha.

En cas de situations difficiles (fortes infestations, difficultés récurrentes), il est nécessaire de renforcer la dose :
• Centurion 240 EC de 0,5 à 1,25 l/ha + huile végétale 1 l/ha
• ou Stratos Ultra de 0,8 à 4 l/ha + huile végétale 1 l/ha
• ou Foly R de 1 à 2,5 l/ha + huile végétale 1 l/ha.

Lutte contre les chardons et laiterons

Intervenir avec :
– Lontrel SG à 0,174 kg/ha + 1 l d’huile/ha en 1 passage avant le stade fermeture des rangs.
– Lontrel SG à 0,085 kg/ha + 1 l d’huile/ha en 2 passages à 10 jours d’intervalle sur des adventices de 5 à 10 cm.

Lire attentivement les étiquettes afin de prendre connaissance des informations (valeur officielle en cas de contrôle) concernant la réglementation ainsi que d’éventuelles restrictions d’usage (ZNT, DAR, phrases de risque, nombre maximal d’applications, doses maximales, cumuls, stades BBCH…).

Désherbage combiné des betteraves

Il est possible de réduire les quantités d’herbicides pour le désherbage des betteraves grâce à différentes stratégies. Même si les premières interventions de désherbage ne peuvent se faire qu’avec l’utilisation de produits phytosanitaires, de nombreux itinéraires permettent de concilier ces deux objectifs que sont la réduction des herbicides et la propreté finale des parcelles.

Deux types de stratégies de désherbage sont possibles :

1. Réaliser le désherbage avec une rampe de localisation d’herbicide (voire une désherbineuse) qui ne traitera qu’entre 33 et 50 % de la surface de la parcelle. Les buses de la rampe pulvérisent l’herbicide uniquement sur le rang. Ce désherbage doit être complété par plusieurs binages sur l’inter-rang. Même si la réduction chimique finale est moindre cela permet de réduire le nombre d’interventions en binage.

2. Combiner le désherbage chimique et le désherbage mécanique. L’objectif est de réaliser 2 à 3 traitements herbicides traditionnels en plein afin d’arriver au stade de 4 feuilles vraies des betteraves afin de créer un décalage de végétation entre les betteraves et les adventices. Puis intervenir avec une bineuse traditionnelle betterave équipée de moulinets sur le rang, une houe rotative ou une herse étrille avec réglages des dents par ressort indépendant de la pièce travaillante. Le désherbage mécanique sur le rang peut être effectué uniquement lorsque les betteraves peuvent résister aux passages des machines, c’est-à-dire lorsqu’elles ont atteint le stade 4 feuilles vraies.

Ces matériels ne doivent être utilisés qu’entre les stades 4 et 10 feuilles des betteraves. Les passages de bineuses à moulinets, de houes ou de herses étrilles avec réglages des dents par ressort indépendant de la pièce travaillante présentent des risques de pertes de plantes lorsqu’ils sont réalisés avant le stade 4 feuilles de la culture, de l’ordre de 5 à 20 % selon les situations. Il convient donc d’intervenir avec des herbicides chimiques jusqu’à ce stade pour contenir les levées d’adventices. Au-delà de 10 feuilles, des dégâts sur le collet ou l’arrachement de feuilles est préjudiciable au développement des betteraves.

Les passages mécaniques exigent un bon nivellement et un sol ferme, l’efficacité est largement tributaire des conditions météorologiques. Il est nécessaire d’avoir un minimum de temps sec après le passage mécanique. Les plages d’horaires d’intervention pour les passages mécaniques sont toutefois moins contraignantes que pour les traitements herbicides : si les conditions de la journée sont favorables (sol sec, absence de pluie), l’intervention peut se faire à n’importe quelle heure contrairement aux pulvérisations.

L’efficacité de ces machines est très dépendante du stade des adventices au moment de l’intervention. Elle est bonne jusqu’au stade cotylédons des adventices mais plus au-delà. L’efficacité de ces machines est nulle sur les adventices vivaces et les graminées qui doivent être gérées dans la rotation et maîtrisées dans la culture par des traitements herbicides.

L’homogénéité du sol et de la population de betteraves permettront une meilleure efficacité de ces machines. Le travail de ces matériels sera plus difficile en cas de levées échelonnées, de dégâts sur betteraves dus à des parasites ou de terres à cailloux. Tous les matériels de désherbage mécanique sur le rang pénètrent mal sur des sols durs.

En cas de conditions humides : le désherbage mécanique sur le rang fonctionne uniquement sur des adventices très jeunes. En cas de conditions humides, il est nécessaire d’intervenir chimiquement en remplacement du désherbage mécanique. La priorité est de ne pas laisser les adventices se développer.


 

 

ITB

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