jean claude gasc et son mat riel

Psychose sur les pesticides dans une commune près de Toulouse

La mairie PS de Saint-Jean, près de Toulouse, vient de décider d’un arrêté limitant l’épandage des pesticides agricoles à moins de 50 mètres des habitations. Une décision prise après les protestations de riverains d’un champ, mais qui fait polémique dans la commune.

Les pesticides ne sont plus les bienvenus à Saint-Jean. Marie-Dominique Vézian, maire PS de cette commune de 10 500 habitants de la banlieue de Toulouse et Gérard Bapt, son premier adjoint (ex-maire qui a trouvé cette parade pour éviter le cumul des mandats sans démissionner) et député, viennent en effet de signer un arrêté qui interdit leur épandage à moins de 50 mètres des habitations. Une première semble-t-il en France. Le parlementaire explique que la municipalité agit ainsi en faveur de la sécurité sanitaire, en particulier en direction des femmes enceintes et des jeunes enfants. Car, selon lui, il était temps d’agir sur cette question qui relève de la salubrité publique, et dont un maire est responsable.

« Ce sont des pertubateurs endocriniens… »

« Tout ce que je demande c’est que l’on ne vienne pas procéder à des épandages près des clôtures ! », répète à l’envi Gérard Bapt. « C’est une question de bon sens, sachant qu’en plus, nous avons dans notre secteur des apiculteurs. Donc notre préoccupation est aussi très écologique. »

Mais si cet arrêté a été entériné c’est parce que des riverains d’un champ ont protesté après que leur fils a aperçu un tracteur et de larges épandeurs derrière leur clôture, après leur jardin. « On s’est vraiment interrogé, mais on a bien compris qu’il s’agissait de pesticides », s’émeuvent Michel et Véronique Moy, un couple de médecins. « Si on a alerté la mairie, c’est parce que nous ne sommes pas ravis d’être exposés à ces produits qui provoquent des maladies, parce que ce sont des perturbateurs endocriniens ! » Pour autant, Michel et Véronique Moy indiquent qu’ils vont contacter l’agriculteur concerné. Ils souhaiteraient ainsi lui dire qu’ils comprennent ses impératifs économiques, mais ils veulent aussi savoir de quels produits il s’agit et quelles précautions il prend avant leur épandage…

Aucune demande d’information préalable à la décision auprès de l’agriculteur

Cet agriculteur, c’est Jean-Claude Gasc, par ailleurs adjoint au maire de Montastruc-la-Conseillère, petite commune située à une douzaine de kilomètres de là, à l’est du département de la Haute-Garonne. Et pour celui qui est aussi président de la fédération des entrepreneurs des territoires de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, tout est clair. L’opération se déroule en parfaite conformité avec la réglementation. « On ne peut pas se permettre de balancer dans la nature n’importe quoi sans savoir pourquoi, ni comment ! Ce sont déjà des produits qui coûtent très cher. Nous sommes quand même des gens censés, très responsables et qui travaillent avec des produits homologués ! »

Jean-Claude Gasc précise qu’il évolue avec un automoteur de traitement d’un coût de 200 000 euros conçu en Vendée et que ce matériel, géré par un GPS, possède un certificat de conformité, car il dispose de porte-jets adaptés aux vents. De plus, les produits phytosanitaires qu’il utilise sont achetés en Midi-Pyrénées et ne sont pas doublés. « De toute façon c’est ça ou on ne vend pas nos produits ! » renchérit Jean-Claude Gasc qui précise qu’aucun dialogue n’a été entamé par la mairie ni par qui que ce soit avant la signature de cet arrêté.

Mais il organise déjà une riposte. Il va intenter un recours devant le tribunal administratif de Toulouse. Une démarche qui s’avèrera peut-être inutile puisque, pour entrer en vigueur, le texte municipal doit être examiné par la préfecture de Haute-Garonne…

 

Ci-dessous, Jean-Claude Gasc et son matériel.

Michel Moy, au fond de son jardin, le plaignant.

1 Commentaire(s)

  1. on a juste oublie aussi qu’il ne faut pas bercer les enfants trop prêt du mur nous en voyons les consequences plusieurs dizaines années après

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