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Prix du blé, il faudra compter sur la Russie à l’avenir

Il faudra dorénavant compter sur la Russie pour le prix du blé

Plus gros producteur de blé du bassin Mer Noire, la Russie fait maintenant partie des « poids lourds » de la production du blé dans le monde. Sur les 85 millions de tonnes de sa production en récolte 2020, la Russie devrait exporter plus de 35 millions de tonnes sur les mois à venir ; concurrençant directement l’Europe et la France sur des marchés historiques, tels que l’Egypte, le Maroc ou encore l’Arabie Saoudite.

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Dans la continuité de cette production record de 85 millions de tonnes en 2020, la Russie vient de semer 19,3 millions d’hectares de blé d’hiver, contre 18,3 millions d’hectares en récolte 2020. On pourrait donc imaginer une production bien supérieure à celle de cette année, proche des 90 millions de tonnes, inondant le marché et faisant baisser les prix pour la nouvelle campagne.

À l’heure actuelle, rien n’est joué. Les semis de blé se sont réalisés dans des conditions très sèches, avec des développements des céréales accusant de gros retards. Puis est arrivée la neige, mais trop peu pour créer une bonne couverture neigeuse. Le redoux a fait fondre le peu de neige présente, laissant craindre pour les blés peu développés qui ne sont désormais plus protégés contre les vagues de froid.

Certes, la sole semée est plus importante que les années précédentes, mais ce sont déjà près de 9 % des surfaces qui ne seraient non viables, contre 5 % habituellement. S’ajoutent à ces pertes 22 % des blés qui seraient en très mauvaise condition. Ces 31% de surface représentent 6 millions d’hectares « potentiellement non viables » pour la prochaine récolte. À titre de comparaison, la France affiche actuellement 96 % de bonnes à excellentes conditions de culture pour ses blés d’hiver.

Et ce ne sont pas les prévisions météorologiques de cette semaine qui vont rassurer les producteurs russes, avec l’apparition d’une langue glaciaire qui devrait s’abattre sur la Russie avec des – 20° C annoncés.

Toutefois, si les conditions de printemps le permettent, les producteurs russes pourraient se tourner vers le blé de printemps, qui, généralement, représente un tiers de la production totale de blé russe.

Côté commerce, un quota à l’export est annoncé depuis plusieurs semaines pour la seconde partie de campagne. Cette mesure est jugée suffisante par les analystes pour assurer la sécurité alimentaire du pays. Mais si le froid persiste, on peut imaginer que la Russie mette en place des taxes à l’export pour garder du stock de blé 2020 et ne pas risquer la pénurie sur la campagne 2021/2022.

Encore une fois, malgré l’augmentation des surfaces, des techniques culturales en progression et des intrants mieux utilisés, c’est la météo qui déterminera le potentiel de production de la Russie.

 

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