paysage agricole

Présidentielle 2017, retraites, charges, transmission, burn-out… Et agriculture

Les volets agricoles ou non des programmes des candidats à la présidentielle comportent des mesures portant sur la santé, la couverture du risque ou sur la retraite, qui intéressent directement les agriculteurs. Mini tour d’horizon.

Election présidentielle,
WikiAgri décrypte
les programmes
sur l’agriculture.
Volet 4, mesures diverses

Chacun des candidats à l’élection présidentielle a alimenté son programme de mesures à caractère social. Toutefois, leur financement n’est pas toujours assuré (économies ou redéploiement budgétaires, impôts, réduction de charges, taxes), nous laissons à chacun le soin de vérifier ce qui tient de la promesse électorale ou de l’intention réelle.

La mise en œuvre de ces mesures dépendra aussi des résultats des élections législatives de juin 2017. Sans majorité favorable à l’Assemblée nationale, le prochain (ou la prochaine) Président(e) de la République cohabitera avec un gouvernement qui appliquera un autre programme que le sien…

Retraites

La majorité des candidats sont conscients que les pensions de retraite des agriculteurs sont très faibles. Certains promettent de les augmenter. D’autres proposent de revoir leur mode de calcul. Benoit Hamon, candidat officiel du parti socialiste, veut ajuster l’âge de cessation d’activité en fonction de la pénibilité du travail.

Pour réévaluer les pensions de retraite, Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République souhaite que leur calcul repose sur les 25 meilleures années de la carrière des salariés, comme pour les salariés.

Emmanuel Macron projette de regrouper l’ensemble des régimes sociaux en un seul, commun aux salariés, aux employeurs et aux indépendants : les montants des pensions des agriculteurs deviendraient (s’il parvient à financer) plus équitables et plus élevées. « Ce nouveau régime de retraite offrirait les mêmes droits et les mêmes obligations à tous : un euro cotisé donne les mêmes droits, quel que soit le moment où il a été versé, quel que soit le statut de celui qui a cotisé. Les agriculteurs seront donc les premiers bénéficiaires de cette mesure », écrit le candidat.

Les femmes d’agriculteurs ne sont pas oubliées. Nicolas Dupont-Aignan souhaite une validation plus souple des trimestres de cotisation vieillesse et Marine Le Pen opte pour une réversion à 100 % des pensions de retraite des agriculteurs en faveur du conjoint survivant.

Charges sociales

La convergence sociale de l’agriculture française avec des pays comme l’Allemagne est une priorité pour les candidats à droite et au centre de l’échiquier politique. Aussi ils promettent de nouvelles baisses de cotisations patronales pour y parvenir.

Pour François Fillon, « la réduction programmée des 35 milliards d’euros de charges et d’impôts, qui pèsent sur toutes les entreprises, bénéficiera aux agriculteurs ».

Emmanuel Macron transformerait lui le CICE en baisse de charges sociales, ce qui  réduirait selon lui leur montant de 720 euros par an pour un smic.

Transmission des exploitations

La proposition la plus innovante revient sur ce point à François Fillon, candidat Les Républicains. Il suggère d’instaurer « un sursis d’imposition lors de la transmission de la PME aux descendants » dont bénéficieront évidemment les agriculteurs.

Chômage

Comme pour l’ensemble des professions indépendantes, Emmanuel Macron « donnera aux agriculteurs droit au chômage pour leur permettre de surmonter les périodes de baisse d’activité ». Aucune cotisation ne serait demandée. Les indemnités versées relèveraient de la solidarité nationale.

Couverture du risque

François Fillon « veut faire de la déduction pour aléas un « compte épargne aléas climatiques et économiques » alimenté librement pendant les années de bonne récolte, utilisable en cas de pertes d’exploitation, et très simple d’emploi ».

Installation

François Fillon veut faciliter la transmission du capital d’exploitation en reportant le paiement des droits de succession « tant que le bien reste bien dans le domaine familial et à vocation de production ».  Emmanuel Macron prévoit un « prêt d’honneur de 50 000 euros à 0 % toutes productions confondues » garanti par la Banque publique d’investissement (BPI) et destiné à tous les jeunes engagés. Le programme du FN planifie « la défiscalisation des premières années de l’installation ». Benoit Hamon envisage l’exonération de l’impôt sur le revenu agricole et sur le foncier non-bâti sur les 5 premières années d’installation.

Ruralité

Jean Lassalle s’intéresse particulièrement à la ruralité à travers son plan « campagnes de France, grande cause nationale ».

Burn-out

Benoit Hamon souhaite, dans son programme général, la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle. Il n’en parle pas directement (et de fait la question du financement avec la Msa n’est pas soulevée), mais les agriculteurs sont évidemment concernés, eux qui sont de plus en plus nombreux à subit le stress d’une profession qui ne les nourrit plus.

Le cas du retour au franc

Selon Marine Le Pen, l’agriculture française retrouverait sa souveraineté si la France sort de l’Union européenne, si la Politique agricole française remplace la Pac et si le franc est de nouveau notre monnaie nationale. Or le programme électoral (au moins celui qui concerne l’agriculture) de la candidate du Front national est estimé en euros, alors qu’il serait mis en œuvre en francs, sans qu’il soit possible aujourd’hui d’estimer raisonnablement l’impact économique de ce changement, en particulier pour toute la partie concernant les échanges internationaux.
 

Retrouvez l’ensemble de nos articles de synthèse sur les programmes agricoles pour l’élection présidentielle 2017 sur ce lien : https://wikiagri.fr/tags/programmes_2017

. Note. Cet article a passé en revue les principaux candidats ayant une part agricole au moins correcte dans leurs programmes, soit, par ordre alphabétique : Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoit Hamon, Jean Lassale, Marine Le Pen, Emmanuel Macron. Les autres candidats à l’élection présidentielle sont Nathalie Arthaud, François Asselineau, Jacques Cheminade, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou.

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