Préserver ses cultures de tournesol des attaques de ravageurs

Avec leur voracité, les limaces peuvent mettre à mal un grand nombre de plantules. Pour limiter les risques, il faut veiller, par la préparation du sol, à ne pas laisser trop de mottes ou de débris végétaux en surface. Autre précaution, la ligne de semis devra être bien rappuyée.

Si la période est humide ou la parcelle à risques, avant le semis, une évaluation des populations de limaces sera faite par piégeage. S’il y a des risques ou pour un semis direct, il est recommandé d’appliquer un anti-limaces au semis ou juste après. Surveillez la levée et renouvelez l’application si nécessaire.

 

Pucerons

À la levée, il est recommandé d’évaluer les populations de pucerons en inspectant ses parcelles et via les niveaux d’alerte transmis par les Bulletins de Santé du Végétal. Intervenez avec des pyréthrinoïdes si plus de 10% des plantes présentent des symptômes.

 

Taupins

5 à 10% des parcelles de tournesol sont considérées à risque, soit parce qu’il y a déjà eu des dégâts de taupins, soit parce que le précédent, comme une prairie, est favorable à la présence de taupins. Pour limiter les risques, il faut viser une levée rapide. En augmentant la densité de semis, les pertes de départ pourront être compensées. Pour les parcelles les plus exposées, il est recommandé d’appliquer un traitement insecticide à base de micro-granulés dispersés dans la raie de semis (Belem, Karaté, Trika Lambda, Force 1.5 G).

 

Noctuelles terricoles

Il faut surveiller la présence de chenilles dès la levée de la culture. Si des noctuelles terricoles sont détectées aux pieds des jeunes plants, il faut intervenir dès les premiers signes d’infestation avec de la cyperméthrine. L’application de micro-granulés anti-taupins apporte une certaine protection contre les attaques précoces de noctuelles terricoles.

 

Noctuelles défoliatrices

La nuisibilité de leurs chenilles est généralement faible. Attention toutefois en cas de populations importantes. Pour les contrer, il existe des solutions à base de bactéries Thuringiensis, efficaces sur les jeunes chenilles. On peut aussi miser sur un insecticide à base de baculovirus contre les œufs et jeunes larves.

 

A savoir : 

Des dégâts oiseaux de plus en plus nombreux

Ces vingt dernières années, le sujet autour des dégâts d’oiseaux s’est amplifié. L’incidence économique des dégâts d’oiseaux à l’échelle nationale a été évaluée par Terres Inovia et Arvalis à 20 millions d’euros pour la culture de tournesol. C’est l’ordre de grandeur des pertes engendrées par les dégâts d’oiseaux, selon Terres Inovia, qui s’est basé sur plusieurs sources : une enquête déclarative réalisée dans la filière depuis 2016, des données d’enquêtes culturales, réalisées tous les deux ou trois ans, ainsi que des données Vigicultures. L’institut s’est basé sur une hypothèse de 10% des parcelles touchées, dont la moitié a dû être ressemée. Dans ce cas, Terres Inovia calcule que les pertes se chiffrent à 330 €/ha, en prenant en compte le coût des semences et les pertes de rendement du fait d’une date de semis pas optimale. S’il n’y a pas de ressemis, les pertes sont estimées à 220 €/ha, conséquence d’un peuplement qui n’est plus optimal, ce qui peut impacter la teneur en huile et entraîner des réfactions.

Plus la levée est rapide et homogène, moins il y aura de risques de dégâts importants. Pour cela, il faut semer sur sol réchauffé (8°C à 5 cm), si possible en même temps que ses voisins pour un effet « dilution » des attaques.

Avec les pigeons, les risques se concentrent à la levée. Avec les corvidés, des problèmes sont à craindre dès le semis. Le principal moyen de lutte reste les effaroucheurs. Mais les oiseaux s’y habituent. Pour conserver l’effet dissuasif, il faut le mettre en place juste avant la période à risques et les déplacer régulièrement.

 

Cécile Julien