Les exportations de blé des pays de la Mer Noire – représentés par la Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan – sont en continuelle évolution et représentent aujourd’hui environ 25 % des échanges mondiaux. Dans ce contexte, le Chicago Mercantil Exchange (CME) annonçait la semaine dernière le lancement d’un nouveau contrat à terme sur le blé origine Mer Noire prévu pour le 6 juin prochain.
Ce contrat, à l’image des contrats blé US, cotera, en dollar américain par tonne métrique, 136 tonnes de blé soit environ 5000 boisseaux. Les échéances seront les mêmes que pour les contrats US à savoir juillet, septembre, décembre, mars et mai et les points de livraison sont répartis sur plusieurs ports de la Russie, de l’Ukraine mais également de la Roumanie.
Ce contrat est accueilli comme une réelle avancée pour la filière. En effet, un tel outil devrait apporter de la visibilité et de la transparence sur les prix du blé dans cette partie du globe souvent très opaque. De plus, il permettrait, en théorie, aux opérateurs locaux de couvrir leur risque de prix.
En pratique, le lancement d’un tel contrat est soumis à controverse. En effet, premièrement, les limitations ponctuelles des exportations ainsi que les embargos russes et ukrainiens pourraient mettre à mal le bon fonctionnement d’un tel contrat en bloquant les points de livraison. De plus, étant donné que l’Ukraine interdit les flux de devise vers l’extérieur du pays, les producteurs ne pourront techniquement pas couvrir leur récolte de blé sur ce contrat à terme qui serait donc plus destiné aux exportateurs.
Ainsi, ce contrat serait bénéfique pour tous les opérateurs mais son fonctionnement pourrait être fortement influencé et perturbé par des « interférences politiques ».