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Pluies diluviennes, des conséquences possibles pour les maïs

L’épisode pluvieux de fin mai est exceptionnel par son intensité. Il a conduit à un ennoiement d’un certain nombre de parcelles de maïs.

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Des cumuls records

Nombre de situations du Loiret, de l’Yonne, du Loir-et-Cher, du Cher, de l’Indre et de l’Indre-et-Loire enregistrent des cumuls de pluies sur les 5 derniers jours de mai supérieurs à 100 mm, voire plus de 150 mm dans certains cas, en Loiret notamment. Des parcelles de maïs se trouvent partiellement ennoyées et pas uniquement celles à proximité de rivières en crue (photo 1).


Photo 1 : parcelle de maïs ennoyée le 31 mai 2016 secteur plaine autour de Beauce la Romaine (Loir-et-Cher).

Des maïs ennoyés

L’excès d’eau est assimilable à une sécheresse : la culture ne peut plus assurer ses échanges respiratoire avec l’atmosphère, elle s’asphyxie. Le pronostic est fonction de la durée de l’ennoiement. Au-delà de 48 heures de submersion totale, les chances de reprise de la culture sont infimes. Une fois l’eau retirée, les plantes encore viables auront un développement ralentis et risquent d’exprimer des symptômes de jaunissement voire de rougissement.

Une autre conséquence, généralement observée suite à de l’ennoiement aux stades actuels du maïs, est le développement de mildiou ; l’expression la plus spectaculaire s’exprime après la floraison par la prolifération désordonnée de feuilles autour des organes reproducteurs du maïs (photo 2).


Photo 2 : symptômes de mildiou observés sur des plantes ennoyées au stade 4-5 feuilles.

Mis à part favoriser l’évacuation de l’eau des parcelles, aucune solution préventive ne permet de limiter ce risque de maladie.

Une fois l’eau retirée et les sols suffisamment ressuyés, un binage des parcelles peut s’avérer bénéfique pour casser les croutes de battance qui se seront formées et favoriser la reprise du maïs.

Conséquences des cumuls de précipitations sur la conduite à venir des cultures

Même si les maïs ne se trouvent pas submergés comme présenté ci-dessus, la présence d’eau pendant une longue période au niveau des racines pourra engendrer des conséquences d’asphyxie comme évoqué plus haut.

Vis-à-vis du désherbage, il ne faut pas attendre d’efficacité complémentaire des produits racinaires appliqués avant les pluies importantes. En plus d’attendre que les sols redeviennent portants, il est préférable d’attendre que le maïs ai repris de la vigueur avant d’envisager des interventions herbicides.

La pression des limaces, déjà importante depuis le début de la campagne, ne risque pas de faiblir rapidement. Rappelons qu’au-delà du stade 6 feuilles la sensibilité de la culture diminue fortement.

Concernant la fertilisation azotée, le drainage qui s’opère sur les parcelles ne manquera pas de lessiver tout ou partie de l’azote qui a été apporté avant les pluies. Dans ces conditions, il faudra être d’autant plus vigilent à ce que le solde de fertilisation soit apporté dans les meilleures conditions pour en garantir l’efficacité.

Comme évoqué précédemment un binage des parcelles ne pourra être que bénéfique une fois que les conditions le permettront.

Yann Flodrops (Arvalis – Institut du végétal)

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