Depuis des décennies, l’agriculture française est la variable d’ajustement mais aujourd’hui l’élastique craque. Nous, les paysans, sommes sacrifiés par des deÌcisions politiques prises, ou pas prises !
Qui en France se souvient de nos jours d’un bateau nommé Rainbow Warrior ? En ce temps-là, un pétard mouillé qui n’avait pas coulé ce bateau a par contre bien sabordé l’élevage ovin français. Aujourd’hui encore les moutons néo-zélandais inondent toujours nos grandes surfaces… (Merci la politique).
Chaque fois qu’un élu lance son cocorico parce qu’il a vendu de la technologie à un autre pays, il faut savoir que la France accepte dans le marché d’être payée en partie par des produits agricoles qui viennent concurrencer directement et injustement le travail de nos paysans. (Merci la politique).
Dernièrement l’Etat a refusé de livrer des bateaux à la Russie qui a logiquement boycotteÌ certains de nos produits. Lesquels ? Nos produits agricoles (lait, viande, céréales, fruits). Alors, moi en tant que citoyen, je peux certes cautionner cette décision de l’État français mais ce qui me choque et me désole, c’est que sur une population française de 66 millions d’habitants seuls 400 000 citoyens paysans ont encore payé la note… (Merci la politique).
J’ai essayé d’écouter tous les prétendants au trône de l’Elysée… Il en ressort la priorité aux nouvelles technologies mais n’oubliez pas (même ceux qui n’apprécient pas les paysans) : vous mangez trois fois par jour et ce, tout au long de l’année, toute votre vie.
Personnellement j’ai envoyé deux courriers comme des bouteilles à la mer au Président de la République, un en mars 2016 dans lequel je dénonçais une France agricole agonisante et un en mars 2017 où je constatais le chaos ! Le suicide des agriculteurs multiplié par trois en un an pour en compter 732 sur l’Hexagone, véritable génocide… (Jusqu’à ce jour je n’ai reçu aucune réponse à ces courriers.)
Une politique agricole qui a entraiÌ‚né une véritable tragédie humaine chez les paysans, faisant dans leurs rangs plus de morts en un an que le massacre d’Oradour-sur-Glane ! (Merci la politique.)
Et cela dans une omerta glaciale de tous nos hommes politiques grassement rémunérés, eux, par nos impôts. Car eux, ils ne vont pas manger à la cantine… Eux, ils ont des frais de bouche. Alors je m’adresse à vous, Messieurs nos élus : la prochaine fois que vous ferez bombance entre collègues et que, arrivant difficilement à engloutir fromages et desserts, vous serez dans l’obligation de desserrer discrètement d’un cran ou deux votre ceinture, je souhaiterais que votre conscience vous interpelle et que vous pensiez bien que ceux qui sont à l’origine de vos festins pantagruéliques, ceux-là ne peuvent plus payer la cantine de leurs enfants.
Bon appétit, Messieurs.
Dominique Pipet
(Un paysan parmi les autres)
Du même auteur, sur WikiAgri : https://wikiagri.fr/articles/veut-on-la-disparition-des-paysans-/12667 (Veut-on la disparition des paysans ?) ; https://wikiagri.fr/topics/lettre-ouverte-a-m-le-president-de-la-republique/257 (lettre ouverte à M. le Président de la République).
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