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Pas d’agriculteurs pour « Imaginer l’agriculture de demain » à l’Académie du climat à Paris

A Paris, l’Académie du climat a réussi l’exploit d’organiser un débat pour « Imaginer l’agriculture de demain » sans avoir invité un seul agriculteur. La parole a été donnée à des «experts des questions agricoles » souvent déconnectés des réalités économiques et des enjeux alimentaires de notre pays. Les politiques agricoles prodiguées par certains d’entre mettraient en danger la sécurité alimentaire de la France et de l’Union européenne. 

Bio ou pas bio ? Exporter des céréales ou interdire l’élevage de ruminants?

Qui est compétent pour affirmer quels seront les modèles agricoles les plus viables dans 20 ou 30 ans? Au centre de Paris, l’Académie du climat créée il y a un an a organisé un débat pour « Imaginer l’agriculture de demain ». Il s’est déroulé dans les locaux surchauffés de l’ex-mairie du 4ème arrondissement de la ville, siège de l’Académie, alors que les intervenants sont des leaders de la sobriété énergétique.

Mais surtout, pas un seul agriculteur n’a participé au débat. même si Francis Nappez, directeur de Hectar, cofondateur de Blablacar, se prévalait d’être « le directeur d’une ferme pilote » (https://www.hectar.co). Et durant ce même débat, seule une femme figurait parmi les intervenants alors que plus d’un tiers des jeunes agriculteurs sont des agricultrices !

En fait, aucun des débateurs n’avait réellement l’étoffe et les compétences pour dessiner les contours de l’agriculture de demain qui allierait performance écologique, performance environnementale et performance économique. Or ils prétendent tous en être les portes drapeaux 

Aussi, la dizaine de candidats à l’installation présents parmi les 200 participants sont restés sur leur faim.

Seul Arnaud Montebourg ancien ministre de l’économie, du redressement productif sous la présidence de François Hollande, a avancé des propositions de solutions plus en phase avec les problèmes de revenus des agriculteurs, nerfs de la guerre de la profession agricole.  

« Il faut déverrouiller l’organisation de la chaine de valeur pour que l’agriculture ne soit plus le fournisseur de l’aval et le débouché de l’amont », défend il. Aussi, l’ancien ministre promeut « le retour à des prix agricoles fixes et l’instauration de quotas ». Enfin, l’agriculture française et européenne de demain doit être protégée à ses frontières pour empêcher les importations de produits qu’il est interdit de cultiver dans l’Union européenne.

« Economie et idéologie ne peuvent pas tout résoudre, a aussi déclaré l’ancien ministre à l’instar des autres interlocuteurs médusés! Il faut changer les pratiques agricoles qui ne donnent pas de résultats ».

En fait, l’ancien ministre n’est pas un adepte du « tout bio ». « Sans solution chimique, des maladies réapparaissent dans les champs, rapporte Arnaud Montebourg. En ne récoltant que cinq quintaux de blé par hectare, des céréaliers bio sont aujourd’hui ruinés en Bourgogne’.

En commençant, le débat, les intervenants s’étaient donnés comme mission d’apporter des contributions à la concertation lancée par Marc Fesneau, le ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, pour élaborer le texte de la prochaine loi d’orientation agricole. Ces contributions devaient notamment porter sur l’orientation, la formation ou encore la transmission et l’installation.

La nourriture prise en charge par la Sécurité sociale

Au lieu de cela, Matthieu Calame, expert des problématiques agricoles, imagine l’agriculture de demain sans engrais, sans ruminants. Cette dernière n’aurait pas non plus recours aux hydrocarburants fossiles. Et pour financer sa politique agricole, Matthieu Calame suggère d’injecter une partie des milliards d’euros alloués aux banques centrales pour lutter contre les crises financières à l’agriculture.

Lan Anh Vu Hong membre des Greniers d’abondance a prôné la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale chargée de l’alimentation. La production agricole serait planifiée et un budget universel serait alloué à tous les consommateurs pour acheter leur nourriture.

La personnalité qui aurait mérité d’être entendue durant le débat de l’Académie du climat est Audrey Pulvar, adjointe au maire de Paris chargée de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts. Mais elle n’a fait qu’une brève apparition, juste le temps de présenter l’événement, avant de rejoindre le Conseil de Paris réuni en séance.

Selon elle, Paris invente déjà l’agriculture de demain. « La capitale est même le pilier d’une transition de l’agriculture, a défendu l’adjointe. Grâce la commande publique, la ville de Paris donne les moyens à des agriculteurs situés à moins de 250 kilomètres de Paris de fournir les produits bio ou durables » servis dans les cantines scolaires.

La Mairie de Paris sert 30 millions de repas par an et les 54 % d’aliments servis bio ou durables servis dans les assiettes sont en grande partie issus des fermes avec lesquelles la mairie a conclu des contrats.

Cette dernière ambitionne atteindre les 100 % à moyen terme ! Mais cette politique a un coût. En 2023, les propriétaires parisiens paieront une taxe foncière augmentée de plus de 50 %!

 

Légende photo: L’ex-mairie du 4ème arrondissement de Paris, siège de l’Académie du climat.

1 Commentaire(s)

  1. L’académie du climat est une escroquerie depuis le début … En vendant le carbone les politiques français pensaient vendre le TOUT électrique pour vendre leurs EPR qui ne seront JAMAIS rentables …
    la différence entre le climat océanique et le climat continentale c’est la présence d’eau, la plante qui climatise le mieux c’est l’arbre (le feuillu) parce que c’est la plante qui transpire le plus l’été ! L’urgence climatique c’est la végétalisation des continents en retenant l’eau douce dans les terres, c’est la coupure du cycle de l’eau par la disparition de la couverture végétale qui dérègle le climat et pas l’inverse : instagram.com/p/CmTQpU6oqkM/

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