canola alberta canada

Oléoprotéagineux, la Chine fait exploser la demande planétaire

La planète fait face à un déficit structurel en protéines végétales. Les capacités de production des pays exportateurs d’oléoprotéagineux sont très limitées.

Lors de la nouvelle édition du Paris Grain Day organisée par Agritel, spécialiste de la gestion des risques des marchés agricoles, le panorama conjoncturel dressé sur l’ensemble des filières oléo-protéagineuses interpelle.

Attardons-nous sur le canola (proche du colza), le soja et le tournesol.

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Réussir son colza pour la campagne 2024

  • Choisir le bon couvert végétal pour un maximum de bénéfices agronomiques
  • Fertilisation, bien raisonner ses apports pour optimiser sa marge
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Canola…

Cette année, le canola est très convoité par la Chine, l’Union européenne et l’Asie du Sud-Est. Le Canada, premier pays producteur et exportateur mondial de canola ne parvient pas à répondre aux besoins des pays importateurs. Au rythme actuel des ventes (4,3 millions de tonnes –Mt- déjà expédiées contre 2,7 Mt l’an passé), le pays ne disposera pas assez de graines pour finir la campagne. Et doit réfréner ses livraisons en les limitant à 750 000 tonnes par mois.

La prochaine campagne s’annonce d’ores et déjà tendue avec des stocks de report très faibles (1 Mt, 5 % de la consommation). Le Canada projette une production de canola de 20 Mt à partir du printemps prochain en mobilisant jusqu’à 9 millions d’hectares (+ 6 % en un an).

Au-delà, les risques agronomiques encourus seraient importants car les agriculteurs ne pourraient pas respecter les règles de rotation qu’impose la culture de canola. Or si, aux cours actuels, celle-ci dégage des marges importantes, l’oléagineuse coûte chère à produire. Et au moindre incident climatique, les pertes sont importantes.

A moyen terme, l’Australie a l’attention de cultiver des variétés génétiquement modifiées de canola, plus productives et plus résistantes. Aussi, l’offre mondiale pourrait croître. Actuellement, le pays en produit 3,7 Mt et il en exporte 2,5 Mt.

… soja…

En ce début d’année, les exportations étasuniennes de soja explosent car le Brésil sera absent des marchés jusqu’à la fin de l’été austral. Or la Chine s’apprête à  importer plus de 100 Mt de soja. Toutefois, les importations mondiales de graines croitront moins vite que l’an passé car une grande partie de l’économie mondiale est entrée en récession.

Selon Dan Basse (AgResource), le faible niveau des stocks de report de soja aux Etats-Unis (3 % des utilisations) conditionnera le prix moyen de campagne (13,2 $/boisseau, soit 440 €/t).

Aussi, cultiver du soja aux Etats-Unis est plus intéressant que de produire du maïs. Mais les niveaux des cours très élevés auxquels se valorisent ces deux commodités mettent ces deux cultures sont en concurrence sur les 70 millions d’hectares de terre disponibles.

Dans le même temps, l’Argentine fait défection. Englué dans une crise économique structurelle, le pays ne soutient plus la production de soja. La taxation à 33 % des exportations n’incite même plus les producteurs à en cultiver autant qu’ils le souhaiteraient.

La production, estimée de 47,5 Mt, est très inférieure à son potentiel de production. La productivité stagne et le taux de protéine a régressé de 5 points car les agriculteurs produisent eux-mêmes leurs semences. Pourtant, les agriculteurs préfèrent la culture du soja à celle du maïs. Le risque économique est très faible.

… tournesol

Mais sans une politique de relance, le pays sera davantage distancé par le Brésil. Alors que la production traditionnelle de tournesol poursuit son déclin (2,9 Mt selon USDA en 2020-2021).

La conjoncture des prix des oléo-protéagineux défavorise l’essor de la filière bio-diesel compte tenu du cours du baril de pétrole.

En Malaisie et en Indonésie, les filières huiles de palme et palmiste sont anéanties par la succession de catastrophes climatiques.


La photo ci-dessous est issue d’Adobe, et montre un  champ de canola en Alberta (Canada).

1 Commentaire(s)

  1. La seule activité économique à pouvoir nourrir la planète et stabiliser rapidement le climat (par une végétalisation massive des surfaces exposées au soleil l’été) c’est l’agriculture !
    Il faut juste arrêter de tirer en permanence dans le dos des derniers Terriens à avoir garder les pieds sur Terre ….

    Pas de vie animale sans vie végétale : https://www.mediaterre.org/actu,20201011103814,1.html

    pas de climat sans eau : https://www.mediaterre.org/actu,20210106085019,1.html

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