Pour une croissance dynamique qui aidera votre colza à bien démarrer, à limiter la concurrence des adventices et à atténuer les dégâts des ravageurs, une bonne disponibilité en azote et en phosphore est nécessaire.
Un apport d’azote au semis est incontournable. Il peut être fait par une fertilisation organique avant le semis, qui apportera également du phosphore et du potassium. Il vaut mieux choisir des produits qui vont libérer rapidement l’azote, comme des fientes ou du digestat.
Si vous ne disposez pas d’amendements organiques, appliquez un engrais azoté en localisé (à raison de 10 unités) ou en plein (30 unités). Pour adapter la suite de la fertilisation azotée, pesez votre colza en entrée et sortie d’hiver.
Réussir son colza pour la campagne 2024
La biomasse est un bon indicateur de la quantité d’azote absorbée, ce qui permet d’ajuster la fertilisation de printemps, en tenant compte de l’objectif de rendement, du type de sol, de la fertilisation déjà effectuée et du précédent. Pour faciliter le calcul, Terres Inovia a créé un outil en ligne, la réglette azote colza. Si la dose à apporter dépasse les 100 unités, il est recommandé de la fractionner en 2 ou 3 apports.
Le prix actuel des engrais azotés interroge sur la meilleure stratégie de fertilisation à avoir. La dose optimale d’un point de vue technique, celle qui permettrait le meilleur rendement, n’est pas forcément la dose optimale économiquement parlante, celle qui permettra la meilleure marge. Tout dépend du prix de vente du colza et de celui de l’unité d’azote.
Dans ces calculs, Terres Inovia estiment que pour un prix du colza à 600€/tonne et une unité d’azote à 2,1€, l’optimum économique est inférieur de 22 unités à l’optimum technique. Ce qui veut dire que ces 22 dernières unités auront coûté plus cher que le colza supplémentaire qu’elles auront permis de produire. En plus du calcul agronomique de la fertilisation azotée recommandée, intégrez vos propres paramètres économiques pour viser la meilleure marge.
En complément de la fertilisation azotée, il faut penser aux autres éléments. Le colza est une culture exigeante en phosphore. Le stade de sensibilité maximale à une carence en phosphore est jusqu’au stade 5/6 feuilles.
Il faut être particulièrement vigilant sur le niveau des apports dans les sols pauvres ou argilo-calcaires dans lesquels le phosphore peut être bloqué. Préférez les apports dès le semis, surtout dans les parcelles à faible réserve.
C’est une spécificité des crucifères, elles sont gourmandes en soufre. Donc pas d’impasse. Il faut apporter 75 kg de sulfate de soufre en début de montaison. Plus tard dans la saison, si des symptômes de carence apparaissent, visibles par des décolorations entre les nervures, ce premier apport sera à compléter rapidement par 100 kg de sulfate d’ammoniaque. Les effluents d’élevage contiennent du soufre, il faut en tenir compte dans ses apports.
Attention, le colza ne valorise que les apports sous forme de sulfates. Les formes minérales de soufre sont peu efficaces.
Cécile Julien
Réussir son colza pour la campagne 2022-2023
Par Rédaction Wikiagri
Equipe de rédacteurs Wikiagri 
