Appel d’offres : procédure pour choisir son fournisseur en mettant en concurrence plusieurs entreprises qui doivent annoncer leur tarif en réponse à un cahier des charges. Si c’est très pratiqué par les grandes entreprises ou les collectivités, c’est la première fois que des Cuma s’emparent de ce procédé pour renouveler du matériel.
Les Cuma ont l’habitude d’investir en commun et de tester de nouvelles techniques. Celles de l’Ouest innovent en lançant un appel d’offres pour leurs futurs investissements, rien de moins que 20 ensileuses et 30 télescopiques. « Sur la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et la Normandie, les Cuma investissent, chaque année, plus de 130 millions, chiffre François Le Ber, directeur de l’Union des Cuma du Maine-et-Loire. Il y a des choses à faire pour optimiser les sommes investies. »
Cette nouvelle approche découle d’une réflexion des agriculteurs pour enrayer la hausse des prix sur le matériel agricole. « Les améliorations technologiques ne justifient pas tout, déplore-t-il. Bien sûr, nous ne souhaitons pas la disparition des concessionnaires locaux mais un rééquilibrage des pratiques commerciales est souhaitable. Seuls ou même en Cuma, les agriculteurs n’ont pas le temps et les arguments pour négocier. » La conjoncture pousse à traquer toutes les économies. Sur un investissement de 300 000 euros comme pour une ensileuse, grapiller quelques points représente une belle économie. « On espère un gain substantiel », ne cache pas François le Ber.
C’est en s’inspirant de ce qui se fait dans les autres secteurs d’activités que l’idée de l’appel d’offres a cheminé à la FR Cuma Ouest. « Dans les grandes entreprises, les achats sont regroupés et passent par des appels d’offres. En s’unissant, les Cuma peuvent avoir un tel fonctionnement pour optimiser leurs achats ». D’autant plus que les Cuma mettent déjà en commun dans des bases de données, les caractéristiques de leur matériel, leur renouvellement, ce qui permet de cerner les besoins.
Les différents constructeurs prennent la démarche au sérieux. Avec 20 ensileuses, cet appel d’offres représente 10 % du marché français ! Pour des ensileuses 8 rangs et 450 cv, 4 marques ont été retenues : Claas, John Deere, Krone et New Holland. Pour les télescopiques, l’appel d’offres s’adresse aux marques agricoles comme à celles du BTP.
Pendant 6 mois, les responsables des Cuma intéressées ont élaboré le cahier des charges de cet appel d’offres. Un cahier des charges qui porte bien sûr sur l’offre de prix, mais aussi sur la qualité de service. « Il détaille tout : le prix d’achat, avec un prix de base plus le tarif des différentes options, mais aussi les montants de reprise des matériels remplacés, les services comme le SAV (service après-vente), la disponibilité des pièces, les délais d’intervention, les modalités de financement. L’objectif est que ce soit lisible pour les 2 parties », explique François Le Ber. Au 1er juin, les constructeurs devront rendre leurs copies. Les agriculteurs se donnent 2 mois pour les analyser. « Nous avons fait une grille de lecture. 10 % de la note seront attribués pour la qualité de la réponse et sa concordance avec les besoins, 50 % sur le prix et 40 % sur les services ». Au 31 juillet, les négociations seront closes et un seul constructeur retenu pour chaque lot, avec une livraison attendue pour le 31 mars 2019.
Si cette première expérience se révèle concluante, les Cuma envisagent un appel d’offres annuel par grandes catégories de matériel (moissonneuses, désileuses, tracteurs par catégorie de puissance). « On ne pourra pas le faire pour tous les matériels car, d’une Cuma à l’autre, les besoins sont très variés », tempère François Le Ber.
Bien sûr, cette expérimentation a vocation à être mutualisée au niveau national.
Ci-dessous, photo d’archives d’un téléscopique agricole issue de Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/166905719.
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Ils n’ont vraiment pas beaucoup d’imagination…On a lancé des appels pour irrigation en 1989 et nous avons gagné jusqu’à -35% de réduction sur de prix catalogues…Toutefois, l’appel d’offre ne doit faire tomber dans le surinvestissement, l’agriculture est assez dans la pataugeoire pour faire des folies…