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Marchés, le niveau des cours n'a presque pas influé sur le gain des exploitants céréaliers

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La hausse des cours des céréales ont précipité les céréaliers, en mal de trésorerie, à livrer leurs grains. A la fin du mois de décembre, 82 % de la récolte de blé ont été collectés. Fin septembre cependant, ce taux de collecte atteignait déjà 60 %. Alors qu'ils auraient pu gagner plus en attendant un peu...

Les cours de l’ensemble des céréales ont progressé au cours des 6-7 derniers mois. Au mois de décembre dernier, leur hausse avait même déjoué tous les pronostics.

Le 10 août, la tonne de blé valait 179 € sur le marché de Rouen, le 12 mars elle était vendue 224 € alors qu’entre-temps le seuil de 230 € avait été allègrement franchi.

Mais dans les exploitations, à quels prix les céréales sont-elles payées aux producteurs, une fois les charges de transport déduites?

Il est impossible de répondre explicitement à cette question, rapporte FranceAgriMer.

Mais une étude réalisée par l’organisme public note une accélération des collectes de blé depuis le mois d’octobre.

Au mois de décembre 2020, le taux de collecte a atteint 82 %. C’est un des plus élevés observés de ces dix dernières années puisque ce taux est resté compris entre 70 et 85 % (Diagramme de droite ci-dessous). 

Autrement dit, sur les 27 millions de tonnes (Mt) de blé disponibles à la collecte, 22 Mt ont été livrées.

Au début de la campagne, les céréaliers se sont précipités pour livrer la moitié de leur récolte. Puis la collecte a progressé modérément pour se situer à la fin du mois de septembre dans la moyenne des dix dernières années: 16 Mt avaient alors été livrées, soit 60 % de la récolte de blé 2020-2021 disponible à  la collecte.

Les années précédentes, le taux oscillait entre 57 et 62 %.

Un besoin de trésorerie urgent a poussé à vendre le blé vite

En conséquence, le niveau des cours des céréales influe peu sur les stratégies de livraison des producteurs de blé en début de campagne. Les agriculteurs ont besoin de trésorerie pour faire fonctionner leur exploitation.

Or en oscillant entre 175 € et 195 €, les prix affichés sur le marché de Rouen, une fois les charges d’expédition déduites, ne couvraient pas les coûts de production estimés à plus de 200 € par tonne.

Comme la production française de blé de 2020 (29,1 Mt) est inférieure de plus de 10 Mt à celle de l’année précédente, le coût moyen de la tonne de blé a en effet mécaniquement augmenté.

Cependant, FranceAgriMer démontre que les céréaliers ont livré plus rapidement leurs céréales que les années passées dès que le cours de la tonne de blé a s’est rapproché du seuil de 195 € -200 €.

5,5 Mt de blé supplémentaires ont été collectées au terme du second trimestre de la campagne de commercialisation tandis que les cours de la tonne de blé avaient atteint plus de 210€. 

Si bien que le taux de collecte de la récolte de blé a atteint 82 %.

En conséquence, 5 Mt étaient encore disponibles pour permettre aux céréaliers de profiter des nouvelles opportunités que représentaient la flambée des marchés observée au mois de janvier dernier ou même des cours autour de 220 € les semaines suivantes.

Doit-on déduire que les céréaliers ont vendu à pertesleur récolte de blé ?

En fait, les prix payés aux céréaliers dépendent avant tout des politiques commerciales adoptées par les céréaliers et pratiquées par les organismes collecteurs, très différentes les unes des autres.

Certains organismes payent les céréales collectées au cours du jour tandis que d’autres versent des acomptes puis des compléments de prix en fin de campagne, en fonction des prix de vente effectifs auxquels les céréales ont été vendues.

Mais dans certaines fermes, les céréaliers gardent la main sur une partie ou la totalité de leur récolte.  Ils ne s’en remettent pas seulement à leur organisme stockeur pour commercialiser leurs grains. Une partie de leur chiffre d’affaires dépend aussi des décisions prises personnellement.

Quoi qu’il en soit, peu de producteurs de blé avaient les moyens financiers suffisants, au début de la campagne, pour patienter plusieurs mois dans l’attente de vendre plus chères leurs céréales qu’à la fin de l’été dernier. C’est pourquoi 50 % de la récolte de blé était déjà collectée fin septembre.

Aussi verra-t-on à la fin de la campagne de grandes disparités économiques entre les comptes de résultat des céréaliers selon que ces derniers ont vendu tôt ou tard leur récolte de blé.

Et pour les autres céréales ?

Un phénomène similaire a été observé. Les taux de collecte de l’orge et du blé dur ont fortement progressé durant l’automne dernier.

Comme pour le blé, ils étaient au début de la campagne un des plus faibles observés ces dix dernières années. Puis les céréaliers ont livré rapidement leurs grains pour profiter de la conjoncture favorable de prix. Les taux de collecte ont alors progressé de mois en mois sans atteindre toutefois les niveaux observés au début des années 2010 quand les prix des céréales étaient alors durablement élevés.

Pour le maïs, la situation est différente. Récolté à la fin de l’été, le taux de collecte des grains est un des plus élevés observés au cours des dix dernières années depuis le début de la campagne de commercialisation de la céréale.

Autrement dit, les producteurs de maïs ont saisi les opportunités de prix qui se présentaient à eux alors que la production de maïs (12,75 Mt) était la plus importante des trois dernières années. 


Ci-dessous, document FranceAgrimer.

La photo ci-dessous est issue de Adobe.

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Auteur : Hénin Frédéric
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