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Mais qui pense au respect ?

Le respect ! On vient de m’en manquer une fois de plus, en saccageant une partie de mes champs. Alors je vous fais partager mon désarroi de berger de montagne.

Etant en montagne, même haute montagne défavorisée aux yeux de la Pac ! Nos conditions sont réellement difficiles, mais ce n’est pas ce qui m’a gêné pour reprendre l’exploitation familiale, qui existe depuis 1800. Notre panorama, Dent d’Oche et Lac Léman, compense la pénibilité.

Notre secteur est touristique et beaucoup en vivent, moi-même j’ai été pisteur secouriste et dameur par la suite en station de ski alpin, j’ai même fait la formation d’accompagnateur en moyenne montagne, où on nous parlait de « l’esprit montagne » c’est-à-dire respecter ce que la nature nous offre, plantes, faune sauvage, etc. Rester sur les itinéraires balisés, ne pas crier, ne pas jeter de détritus, etc. Toutes ces choses m’ont été transmises par ma famille, dès mon plus jeune âge !

Aujourd’hui je me sens impuissant. Les randonneurs ne respectent plus rien, traversent de partout dans nos champs, pique-niquent et laissent leurs déchets sur place, sans parler de leurs chiens, souvent pas attachés !

Mais s’il n’y avait qu’eux… Il y a motos, quads, 4×4, etc., de plus en plus, à détruire nos parcelles, nos clôtures jusqu’a écraser nos moutons dans nos champs privés !!!

Démission des pouvoirs publics

Les municipalités ne veulent pas agir. Il y a quelques années, elles avaient mis des panneaux « interdit à tous véhicules du 15 juin au 15 septembre »… Mais ce n’était pas pour nous, pauvres petits paysans que nous sommes, mais pour ne pas déranger les promeneurs en vacances durant la période estivale !

Parlons des gendarmes aussi, je les appelle avant de faire  » une bêtise  » genre casser la g… à ceux qui nous saccagent nos parcelles, et ils me répondent : « Vous êtes mieux placé que nous pour les appréhender » !

Alors c’est ce que j’ai fait. Mais j’ai eu affaire à plus de 10 personnes une fois, qui voulaient me sortir de mon propre champ pour continuer librement a saccager mon fourrage avec leurs rutilantes machines motos et quads, je m’en suis sorti en leur faisant croire que j’avais un fusil dans mon véhicule… Ce qui était faux, je déteste les armes à feux.

Une autre fois j’ai eu affaire à un pilote de motocross à qui j’ai dit gentiment de sortir de mon champ, et qui ma répondu : « dégage connard », accompagnant la parole d’un couteau à cran d’arrêt dans sa main !

Alors ma seule solution aujourd’hui, est-ce de m’armer ? D’arrêter mon travail de paysan berger de montagne ? Là, les mots me manquent et les larmes me viennent en pensant à ce que m’ont transmis mes aïeux. On nous met dehors de chez nous, et les autorités font l’autruche !

 

En savoir plus : https://www.facebook.com/BergerieDuMontBenand (la page Facebook tenue par Gaël Birraux, auteur de ce texte).

Notre photo : les filets à moutons détruits, c’était l’année dernière…

3 Commentaire(s)

  1. Les incivilités en milieu rural, cela devient un lieu commun! les gens se croient tout permis par manque d’éducation!!!! le résultat d’un laxisme depuis 1968 et maintenant le fruit est mur!!!!!!!! on en voit les conséquences!!!!!!!

  2. c’est triste ! il y’a bien un truc intelligent à faire !

    par contre Hervé… Je ne suis pas d’accord pour l’analyse incluant 1968.

  3. je suis agriculteur et j’ai pratiquer le tout terrain en moto , j’ai arrêter la moto il y a bien 15 ans car je sentais les mentalité changer et je ne me sentais plus a ma place . en plus de traverser mes champs ils me privent de ma passion !!!ce sont des cons de fils de bourge des villes qui ne comprendrons rien !!!

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