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Maïs, les grains perdent rapidement de l’humidité

Après un printemps relativement doux et pluvieux, les mois de juillet et d’août ont été particulièrement chauds et secs. Le point sur l’avancée des maïs dans le centre de la France, en pluvial comme en irrigué.

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Depuis les semis, en fonction des dates, les cumuls de températures se sont rapprochés de la médiane, sauf pour quelques cas dans l’Indre et le Cher. Ce rattrapage est principalement dû aux températures élevées des mois de juillet et août. Le caractère tardif de l’année est imputable au décalage de dates de semis (environ 15 jours). Toutefois, les températures annoncées jusqu’au 15 septembre devraient repositionner 2016 dans la normale.

Côté pluies, la vision depuis le semis fait apparaître des cumuls excédentaires dans la plupart des situations de la région : + 24 à 45 mm en moyenne par rapport à la médiane (pour les différentes dates de semis). Toutefois, 40 % de ces excédents sont issus de l’épisode pluvieux exceptionnel de fin mai – début juin. Juillet et août sont marqués par une quasi-absence de pluies, créant un stress hydrique pour les maïs pluviaux qui ont vu leur floraison et leur remplissage se dérouler dans des conditions sèches (avec une moyenne de 76 mm de déficit par rapport à la médiane sur cette période).

Figure 1 : cumuls de pluies à partir du 1er juillet jusqu’au 31 août pour différentes stations météo du centre de la France

Ce déficit hydrique, associé aux températures très élevées de la deuxième quinzaine d’août, rappelle la campagne 2015. Cependant ces conditions interviennent après la floraison des maïs, voire après le SLAG (Stade limite d’Avortement des Grains) pour les semis les plus précoces, présageant de situations moins catastrophiques en 2016 qu’en 2015.

Des maïs globalement en retard

Ces conditions climatiques difficiles ont eu une forte incidence sur le développement et la gestion des maïs. L’hétérogénéité observée entre parcelles et au sein des parcelles est plus ou moins importante en fonction des situations (irrigué ou non, inondations, sols légers…). Mais globalement, les maïs sont en retard cette année. En région Centre, environ 5 % des parcelles atteignent le stade 50 % d’humidité du grain fin août contre 50 % en 2015 ou 15 % en 2014.

Soutenus par des températures chaudes et une pluviométrie quasi nulle, les grains ont rapidement perdu des points d’humidité entre mi-août et début septembre.

Nos suivis réalisés sur les plateformes de Binas (41) et d’Aubigny (18) montrent des humidités de grains comprises entre 51 % et 62 % en fonction des variétés au 31 août (figure 2). Elles ont perdu en moyenne 13 % d’humidité entre le 22 et le 1er septembre (soit – 1,45 % d’humidité par jour), toutes situations confondues.

Avec les températures actuelles et annoncées prochainement, le rythme d’un point d’humidité perdu par jours devrait se maintenir.

Figure 2 : mesure d’humidité des grains réalisée sur la plateforme d’essai Arvalis de Binas (Loir-et-Cher) (semis du 19/04/16 ; et d’Aubigny (Cher) (semis du 14/04/16))

Quand décider de l’arrêt de l’irrigation ?

En situation irriguée, il convient de soutenir l’irrigation jusqu’au stade 50 % d’humidité du grain. Ce stade sera atteint entre début et fin septembre pour l’ensemble des situations en fonction de la précocité et de la situation géographique.

Il est nécessaire de suivre au plus près l’humidité du grain au champ, afin de repérer le stade 50 % d’humidité. Pour cela, l’observation des couronnes d’épi est un indicateur intéressant (figure 3).

Figure 3 : humidité du grain en fonction de la taille et de la couleur du grain

 

Yann Flodrops (Arvalis – Institut du végétal)

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