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Les accidents en début de végétation (inondations, fraîcheurs) ont entraîné des décalages de semis, voire des re-semis dans certaines situations. Les dates de floraisons sont donc décalées par rapport à l’année dernière. Actuellement, on trouve des maïs allant des stades 10 feuilles à grains laiteux-pâteux. La phase floraison-SLAG (Stade Limite d’ Avortement des Grains) qui est une période de sensibilité maximale au stress hydrique pour la plante, est en cours pour la majorité des maïs.
La majorité des parcelles ont atteint la floraison pendant la 3e décade de juillet (du 20 au 31). Pour celles-ci, les dates de maturité ensilage se situent autour du 5 septembre. Les parcelles à floraison tardive (autour du 5 août) atteindront la maturité ensilage fin septembre/début octobre, en fonction de leur précocité. Pour les parcelles les plus tardives (floraison autour du 10 août), les dates de maturité se situent autour de fin septembre/début octobre, et peuvent aller jusqu’à début novembre voire début décembre dans la Haute-Loire (43) (en fonction des précocités).
Évaluer le taux de MS de son maïs fourrage.
Ces dates prévisionnelles globales et théoriques doivent bien sûr être complétées par une évaluation au champ de la maturité du maïs fourrage à partir de l’observation des grains. L’observation des épis demeure une bonne méthode pour estimer la date de récolte du maïs fourrage. Plus d’un mois après la floraison, l’observation de la couronne centrale des grains des épis permet d’estimer le taux de matière sèche de la culture. L’observation porte sur la répartition des trois amidons – laiteux, pâteux, vitreux – dans le grain. En pratique au champ, prélever plusieurs épis consécutifs à différents endroits de la parcelle, les casser en deux et observer la répartition des différents types d’amidon (laiteux, pâteux et vitreux) pour en déduire l’estimation du taux de MS (matière sèche) plante entière. La période optimale de récolte correspond à une répartition des trois amidons en trois tiers dans les grains des couronnes centrales de l’épi (l’humidité du grain d’environ 50 % correspond à une teneur de 32 % de MS de la plante entière pour un maïs en bon état végétatif). Pour anticiper par rapport à ce stade, on observe l’apparition et la progression de la lentille vitreuse.
Figure 1 : une grille de maturation des grains permet de d’estimer la maturité de la parcelle.
Que faire avant de prendre une décision ?
Avant de prendre la décision d’ensiler et de choisir la date d’ensilage, il faut :
1. Resituer le stade des plantes par rapport au cumul de températures
Pour cela, il faut reprendre les données climatiques pour estimer l’état d’avancement de la culture par rapport à la date de floraison femelle et déterminer une date prévisionnelle de récolte. Les conditions extrêmes de températures et de déficit hydrique perturbent le fonctionnement de la plante et accélèrent la dessiccation de celle-ci. En conditions de stress hydrique, la date de récolte fourrage sera donc avancée par rapport à la prévision. Cette démarche doit être confortée par une visite des parcelles.
2. Visiter l’ensemble des parcelles. Rentrer dans les parcelles. Faire le tri des parcelles.
Les parcelles de l’exploitation ne sont sans doute pas identiques. Il convient de toutes les visiter pour prendre les bonnes décisions. Il faut entrer dans les parcelles et les parcourir. Méfiez-vous des plantes de bordures, elles sont souvent trompeuses et elles ne représentent en aucun cas l’hétérogénéité de la parcelle. Méfiez-vous du gabarit des plantes, il faut regarder l’épi. Le grain (nombre de grains par m² et le stade) est déterminant dans la décision que vous allez prendre.
Observez la plante, du plus général au plus analytique :
• hauteur moyenne des plantes et hétérogénéité entre plantes,
• état des feuilles – vertes, jaunes, desséchées – au-dessus, au niveau et au-dessous de l’épi. L’observation des spathes a relativement peu d’intérêt,
• évolution récente de l’état des feuilles, faire une hypothèse sur l’évolution de l’état des feuilles dans les jours à venir,
• estimer le pourcentage de plantes ayant un épi, estimer le nombre de grains par épi, estimer le nombre de grains par m² (ne pas confondre les grains viables, en cours de remplissage, et les grains avortés),
• apprécier l’état d’avancement du grain : amidon laiteux, pâteux, présence de la lentille vitreuse à l’extrémité du grain…