luzerne moisson

Luzerne déshydratée, un bilan énergétique positif de la filière depuis plus de dix ans

Depuis la publication des résultats de l’étude de l’Inra réalisée en 2009-2010 sur le site du groupe coopératif Luzeal, d’importants progrès ont été réalisés.

Equilibré depuis une petite dizaine d’années dans certains bassins de production, le bilan énergétique de la production de la luzerne déshydratée est dorénavant positif. Il s’améliore un peu plus chaque année.

Dès les années 2009-2010, le groupe coopératif Luzeal a montré la voie à suivre pour parvenir à cet équilibre énergétique en combinant différentes innovations, depuis le champ jusqu’à la sortie d’usine, sans compromettre la qualité nutritive des bouchons produits.

Les résultats ont été rendus publics dans une étude publiée par l’Inra.

L’andainage est précédé par une phase de préfanage à plat. La dessiccation des plantes pendant quelques heures réduit le poids de l’eau de la luzerne récoltée avant d’être acheminée à l’entreprise où elle sera déshydratée.

Par ailleurs, une partie du charbon utilisé pour déshydrater les plantes a été remplacée par l’introduction de plaquettes de bois forestières.

Résultat, le préfanage réduit à 5,50 giga joules (GJ/t LD) la quantité d’énergie nécessaire pour produire une tonne de la luzerne déshydratée. Elle était initialement de 8,27 GJ/t. Et les plaquettes ont permis de diminuer de 0,34 GJ/t LD supplémentaire, l’énergie non renouvelable consommée.

Par tonne de luzerne déshydratée produite (6,37 Gj/t), le bilan énergétique moyen initialement déficitaire de 2,65 Gj/t, a été équilibré en 2010 pour devenir progressivement positif car de nouvelles améliorations ont été apportées au processus de transformation.

Le taux de matière sèche des plantes à l’entrée dans les usines est dorénavant supérieur à 40 %. Par ailleurs, des usines se sont équipées de systèmes de récupération de chaleur et de recyclage de gaz.

D’ici 2020, le bois consommé représentera près de 40 % de la consommation d’énergie aux dépens du charbon dont les quantités employées auront été d’ici là réduites de moitié en près de 20 ans alors que, dans le même temps, la consommation totale d’énergie aura elle-même diminué de près de 40 %.

L’étude du groupe Luzeal conduite durant deux campagnes a révélé qu’une tonne de luzerne déshydratée stocke l’équivalent de 395 kg de carbone et non plus 307 kg car l’introduction des plaquettes de bois a augmenté de 88 kg le bilan, puisque une partie de l’énergie consommée est de l’énergie renouvelable. Depuis, le bilan carbone s’est encore amélioré.

Les émissions de gaz carbonique (CO2) pourraient être, en 2020, inférieures de moitié à leur niveau de 2001. A l’époque de l’étude, elles étaient supérieures à 600 000 tonnes contre moins de 400 000 tonnes attendues après 2020. Toutefois, les moindres rendements en luzerne bio détériorent le bilan global de la filière.

Toutefois, la filière redoute  que la valorisation du quota à 40 €/t de CO2 émise à l’horizon 2025 ne renchérisse le coût de production de 10 € à 15 € par tonne de produit.

Par ailleurs, les rejets de polluants atmosphériques de la filière « luzerne déshydratée » ont fortement diminué par rapport à leurs niveaux en 2005 : – 30,3 % pour le dioxyde de soufre, – 34 % pour les particules fines, – 46 % pour l’oxyde d’azote. Mais les objectifs de la politique de réduction des émissions de polluants atmosphériques ne sont pas encore atteints.

Plus l’agriculture « s’écologise », plus la filière gagne des galons. Aussi, elle doit être soutenue après 2020 par la politique agricole commune au même niveau que durant la période 2014-2020 qui s’achève, en renouvelant une enveloppe annuelle de 8 millions d’euros, selon Coop de France déshydratation.

Les producteurs de luzerne contribuent depuis des années à rendre leurs pratiques et leurs produits agricoles plus écologiques : réduction du lessivage et des apports d’azote, de l’émission de produits de protection des plantes. La production de luzerne est un facteur important de biodiversité et l’enracinement en profondeur des plantes limite l’érosion des sols.
 

Ci-dessous, récolte de luzerne semence.

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