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L’ouverture du marché céréalier marocain profite aux blés ukrainiens

Au 1er novembre, le Maroc a baissé ses droits de douanes à 0 %, afin d’ouvrir le marché marocain aux blés internationaux. En trois semaines, plus de 450 kt ont été importées, dont 350 kt en provenance d’Ukraine.

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Des droits de douanes abaissés à 0 %

Le Maroc, gros importateur de blé tendre, est également un important producteur. Afin de favoriser sa récolte nationale, le Royaume « bloque » ses frontières en appliquant un droit de douane dissuasif pour les blés importés. En réalité, il n’y a aucune interdiction formelle d’importer du blé, mais le prix prohibitif dissuade les Marocains de s’approvisionner sur le marché mondial.

Le Maroc débute généralement sa moisson de blé tendre fin mai début juin. La collecte est alors achetée par les acteurs locaux, à un prix cible fixé par le gouvernement (aux alentours des 160 €/t). Les meuniers écrasent le blé local et le mélangent avec les stocks de blés étrangers achetés en fin de campagne précédente pour constituer une farine qui répond aux besoins des consommateurs. En fonction du volume de la collecte, le gouvernement se réserve le droit de maintenir des droits de douane dissuasifs.

Pour la campagne 2018/19, vu que les prix du blé sur les marchés internationaux sont hauts, la taxe a donc été abaissée à son minimum, soit 0 %, à compter du 1er novembre.

Le blé ukrainien est le plus compétitif

Le Maroc devrait importer durant cette campagne environ 3 Mt de blé tendre pour répondre à ses besoins, et ce entre début novembre et fin avril.

Au 22 novembre, le Maroc a déjà importé 450 kt, dont 350 kt en provenance de l’Ukraine. Kiev est l’origine aujourd’hui la plus compétitive pour les Marocains, avec une qualité qui correspond à leurs besoins. Ils ont également importé 90 kt de blé russe.

A cette date, la France n’a pas encore chargé de bateaux vers le Royaume. Cependant, la situation devrait évoluer plus positivement sur la seconde partie de campagne pour l’origine française. Les blés de la mer Noire devraient se faire moins présents. La concurrence devrait alors venir des Etats-Unis et de l’Argentine.

Les meuniers marocains pourraient importer environ 1 Mt de blé français, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, les critères qualitatifs du blé français répondant très bien à l’adéquation matière première/produit fini.

 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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