L’orge fourragère est devenue plus chère que le blé aujourd’hui en rendu Rouen. Analyse.
La prime entre le blé 220/11 rendu Rouen et l’orge fourragère en base juillet est habituellement de l’ordre de 10-20 €/t. Cette prime s’est considérablement réduite depuis le début de la campagne. A Rouen, les prix du blé s’affichent autour des 170 €/t en base juillet actuellement tandis que l’orge fourragère se tient à 172 €/t, elle aussi en base juillet rendu Rouen. Là où l’écart entre les deux cultures est plutôt en défaveur de l’orge, elle réussit donc actuellement à coter en prime. La question est : pourquoi ?
D’abord, les exports de blé ralentissent. Après des certificats export faibles la semaine dernière, le niveau de 741 000 t de blé européen exporté apparaît certes supérieur à la moyenne mais décevant par rapport au niveau proche du million de tonnes attendu. En effet, l’intérêt acheteur des importateurs de blé se réduit ces dernières semaines. Les appels d’offres pour du blé se réduisent laissant s’exprimer les autres fondamentaux du blé à la baisse. Notamment, le manque de compétitivité des Etats-Unis amène les exports sur des niveaux extrêmement bas à 47 900 t. Par ailleurs, l’amoindrissement des risques sur la prochaine campagne 2015 en blé avec l’arrivée de pluies aux USA pèse également sur le marché du blé français.
A l’inverse, l’appétit de la Chine pour l’orge française ne semble pas avoir de fond pour le moment. D’ailleurs, les certificats d’export octroyés par Bruxelles atteignent le niveau record de 357 000 t cette semaine soit 7.3 Mt en cumul. La Chine a déjà acheté pour plus d’un million de tonnes d’orge fourragère française à destination pour une partie de la filière brassicole chinoise, moins exigeante sur la turbidité et la qualité de la mousse, et d’autre part pour l’alimentation animale. C’est ce dernier débouché qui est en pleine expansion actuellement car non soumis à quota comme le maïs dans un contexte de demande accrue pour l’élevage.
Néanmoins, cette situation est particulièrement dépendante du bon vouloir de la Chine et de sa versatilité. En effet, d’un côté la demande en céréales pour le feed sera à priori forcément en hausse mais ce volume peut être réorienté entre les différentes céréales telles le maïs, l’orge ou encore le sorgho. La Chine vient d’ailleurs d’autoriser l’entrée de maïs de la variété américaine MIR 162, ce qui pourrait être au détriment de l’orge. Par décision politique, elle pourrait également décider du jour au lendemain d’accréditer d’autres fournisseurs tels la Russie à l’achat d’orge. Par conséquent, les prix de l’orge devraient rester soutenus tant que la politique du principal acheteur reste la même.
c est la loi de l offre et de la demande et tant mieux j ai de l escourgeon
Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !
l’orge fourragère plus chère que le blé, oui mais aussi que l’orge brasserie avec bien moins de soucis de qualité.