Il y a quelques jours, le 13 novembre, l’observatoire des prix et des marges a remis son rapport 2012. Il en ressort que 8 euros sur 100 de dépenses alimentaires reviennent à l’agriculture. Mais aussi qu’un des acteurs ne joue certainement pas le jeu de la transparence…
Mis en place en 2011 par France Agrimer, l’observatoire des prix et des marges est pésidé par l’économiste reconnu Philippe Chalmin. Les résultats et analyses donnés
sont considérés comme justes par tout le monde… En même temps, certains sont si surprenants que ce sont les données acheminées vers cet observatoire qui sont mises en cause.
Ainsi, la marge nette des enseignes de la distribution serait négative pour le rayon boucherie. Ce qui est interdit par la loi. La Fédération nationale des producteurs de bovins (FNB) s’est de suite interrogée, comment est-ce possible ? « Les centrales d’achat de la grande distribution, n’ont-elles pas « oublié » ou masqué leurs vrais bénéfices ? » demande-t-elle. Clairement, sur le secteur de la viande au moins, la question de la récupération des marges est posée.
La réponse est peut-être dans la manière dont l’observatoire a pu recueillir ses données. Les enseignes de la distribution ont refusé une étude par produit précis, pour préférer une analyse par rayon. C’est compliqué à souhait, mais à l’arrivée, sur les filières d’élevage, il devient extrêmement compliqué, voire impossible, de déterminer qui touche quoi, et qui paye quoi. C’est sur les charges, sensées représenter 24 % des produits carnés, que semble peser l’incompréhension : qui les paye en définitive ?
Cet observatoire, créé pour faire la lumière sur les pratiques de l’amont à l’aval, se heurte donc à une forme de résistance, visible sur la viande du fait d’une revente à perte affichée alors qu’elle est strictement interdite.
Pour l’instant, il aura au moins eu cette utilité, de pointer ceux qui joue le jeu de la transparence, mais aussi ceux qui préfèrent éviter de montrer comment ils s’octroient leurs bénéfices. L’étape suivante sera bien sûr d’obtenir la transparence, pour ensuite agir en conséquence et équilibrer la redistribution desdits bénéfices. Le travail est énorme, il a à peine commencé…
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En savoir plus : https://observatoire-prixmarges.franceagrimer.fr/Lists/Liste%20des%20etudes%20autres/Attachments/93/Rapport%20parlement%202012_v8.pdf (le rapport 2012 de l’observatoire des prix et des marges).
(photo d’archives d’un marché lambda)