Un début de cycle froid et peu pluvieux…
Dans le Calvados, la grande majorité des semis s’est déroulée du 10 au 25 mars. L’analyse des conditions climatiques du 10 mars au 06 avril montre un déficit de température d’environ 25°Cj base 5 et de 20 mm d’eau. Les lins ont mis environ 15 jours à lever avec les faibles températures et les petites gelées observées. Puis les pluies d’avant le week-end de Pâques ont été bénéfiques à la croissance.
…puis l’arrivée récente d’altises sur des lins déjà bien levés
Depuis quelques jours, les températures sont plus élevées (supérieures à 20°C) ce qui favorise la croissance des lins mais aussi l’activité des altises.
Aujourd’hui, de nombreuses parcelles ont déjà atteint voire dépassé le stade A3, c’est-à-dire l’apparition des premières feuilles au cœur des plantules. La croissance risque de s’accélérer dans les prochains jours.
Parallèlement, le temps calme et les températures sont aussi favorables à la présence d’altises. Elles sont de plus en plus fréquemment observées dans les parcelles du calvados. Par contre, les dégâts d’altises sur les lins, à savoir des morsures sur les cotylédons, sont moins fréquents.
Présence d’altise sur un lin au stade B1 (première paire de feuilles ouverte)
Observation le 13-04 à Reviers (Calvados)
Quelle stratégie adopter pour lutter contre les altises ?
La surveillance des dégâts doit être renforcée. Il n’existe pas aujourd’hui de seuil de nuisibilité qui permet de déclencher un traitement. Le stade 5 cm marque la fin de la période à risque. Si les attaques sont importantes (nombreuses morsures sur cotylédons), il convient de réaliser un traitement.
1 : Apprécier la présence d’altises dans la parcelle
2 : Observer le nombre de morsures sur les cotylédons
3 : Observer le stade et la vigueur des lins
4 : Apprécier le risque de perte de plantes due à la présence des altises
5 : En cas de risque, bien choisir son insecticide et respecter les conditions d’interventions
6 : Réévaluer le risque quelques jours après l’intervention
Quelles solutions sont disponibles ?
Les interventions se justifient en cas de risque avéré au vu de l’irrégularité d’efficacité des insecticides. L’évaluation des insecticides en 2014 a mis en évidence une efficacité partielle et irrégulière des solutions chimiques avec une réduction de 0 à 40 % des individus présents.
De nouveaux produits (*) sont utilisables cette campagne grâce au nouveau catalogue des usages (arrêté du 26 mars 2014). L’usage « lin * traitement aérien * altises » n’existe plus et est remplacé par « lin * traitement aérien * coléoptères phytophages ». Cela offre, à quelques exceptions près, la possibilité d’utiliser les produits prévus pour l’usage « crucifères oléagineuses * traitement aérien * coléoptères phytophages ». Seuls les produits présentant un intérêt technique confirmé par les expérimentations d’ARVALIS – Institut du végétal sont présentés. Pour les produits suivis de l’astérisque (*), la firme ne s’est pas encore prononcée sur une garantie de sélectivité ou d’efficacité et leur usage reste sous la responsabilité de l’utilisateur final.
Ces nouveaux produits issus de la gamme colza offrent une efficacité légèrement supérieure ou similaire comparée aux produits de référence dans nos expérimentations conduites en 2014. Cette meilleure efficacité doit être confirmée cette année dans notre réseau d’essais.
Liste non exhaustive des spécialités commerciales
En cas de double intervention, il est fortement conseillé d’alterner les matières actives entre chaque traitement pour ne pas engendrer de résistances aux insecticides.
Comment optimiser son intervention ?
Afin d’optimiser l’efficacité des traitements, quelques règles sont à respecter :
• Traiter en présence des altises, eu égard au mode d’action des produits homologués.
• Ne pas traiter en plein pic de chaleur pour éviter la volatilisation des produits appliqués.
• Utiliser un fort volume de bouillie (180 l/ha).
• Utiliser des buses à forte turbulence pour augmenter le nombre d’impacts.
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