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Lin fibre de printemps, apport de zinc nécessaire dans les parcelles à risques

Aujourd’hui, la majorité des semences présentent un pelliculage à base de zinc pour subvenir aux besoins des plantes. Mais dans certaines conditions, il est recommandé de réaliser un apport de zinc en foliaire pour éviter les symptômes de carence irréversibles. Cet apport doit être réalisé au stade BBCH10 (A3) préférentiellement.

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Les parcelles semées aux alentours du 20 mars sont actuellement au stade A3 (premières feuilles visibles). Ce stade correspond à la date optimale pour l’application de zinc.

De tous les oligo-éléments dont le lin a besoin, le zinc joue un rôle prépondérant (élongation cellulaire). Certaines conditions sont favorables à une expression accrue des symptômes de carence en zinc :
• terres superficielles argilo calcaires ou sols sableux,
• pH supérieur à 7,5,
• apport de chaux,
• apport de résidus d’origine agroindustrielle.

Une carence en zinc se manifeste vers 5-10 cm par un arrêt de croissance, l’apparition de taches foliaires blanches et la formation de touffes de feuilles au sommet des tiges. Les plantes peuvent mourir et, dans les meilleurs cas, elles ramifient et donnent des lins fourchus.


Photos 1 et 2 : symptômes de carence en zinc.

Dans les parcelles sans risque, le traitement des semences est suffisant

Depuis deux ans, Arvalis – Institut du végétal mène des essais visant à évaluer l’intérêt d’un apport de zinc en foliaire. Nos essais ont été conduits dans l’Eure et dans la Somme. Nous avons comparé des semences pelliculées avec du zinc avec les mêmes semences complémentées d’un apport de zinc en foliaire. Les résultats montrent que le traitement des semences couvre largement les besoins des plantes et que l’apport en végétation ne permet pas d’augmenter le rendement. Aucun symptôme de carence n’a été mis en évidence dans ces essais.

Figure 1 : effet de l’apport en foliaire de zinc sur le rendement en lin fibre de printemps

Dans les parcelles à risques, il est fortement recommandé d’apporter du zinc en végétation afin de ne pas induire de carence. Les besoins de la culture sont de 300 g/ha de zinc pur qui peuvent être apportés sous forme sulfate (4 kg/ha) dans un volume d’eau proche de 400 l/ha. L’emploi de formes chélatées est recommandé en cas de double application.

La forte amplitude des températures est défavorable à l’absorption du zinc par les jeunes lins ainsi que la présence de nombreuses morsures d’altises combinée à des températures fraîches.

Il est possible de combiner l’apport de zinc avec un éventuel traitement insecticide.

Delphine Cast (Arvalis – Institut du végétal)

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