Les élections présidentielles en Argentine ont eu lieu en novembre dernier. Christina Kirchner, l’ancienne présidente, a donc laissé sa place à Mauricio Macri. Dans sa campagne pour les présidentielles, l’ancien maire de Buenos-Aires avait notamment promis l’abolition des taxes à l’exportation de blé et de maïs.
C’est maintenant chose faite. En effet, il a annoncé cette semaine l’arrêt des taxes à l’export du maïs, fixées depuis 2008 à 20 % et celles du blé à 23 %.
Par ailleurs, les opérateurs prévoient une éventuelle dévaluation du peso, la monnaie argentine, face au dollar. Ce qui renforcerait la compétitivité de l’Argentine à l’export, dans un contexte où la récolte de blé est avancée, à plus de 40 %. L’origine française pourrait ainsi être pénalisée par l’arrivée de ce nouveau concurrent tant sur le Maghreb qu’en Asie du Sud-Est. Ainsi, dans son dernier appel d’offres pour 800 000 tonnes, l’Algérie aurait contractualisé deux à trois bateaux argentins en plus des volumes français, qui restent tout de même considérables.
Enfin, alors que les qualités du blé de cette année ressortent dégradées et fourragères par endroits, l’Argentine pourrait profiter des coûts de fret particulièrement bas pour aller exporter sur des marchés tels qu’en Asie du Sud-Est et plus particulièrement en Indonésie.
Par Marion Cassagnou
Expert des marchés agricoles. Agritel 
