eta 18 semaine 46 couverture

L’humain au cœur du dispositif

L’essentiel de la bonne gestion de l’ETA se joue en morte-saison et les jours de pluie notamment par du préventif à l’atelier », assure Julien Blais (à droite) en compagnie de trois de cinq salariés.

A cheval entre le pays d’Auge et le pays d’Ouche, la SARL Blais créée en 1982 a su fidéliser ses salariés, ses clients et plus largement créer des relations durables. Son professionnalisme, ses investissements avant-gardistes et proportionnés et sa gestion fine des mortes-saisons et des périodes d’intempéries font depuis toujours partie de sa marque de fabrique.

« Nous pouvons avoir le meilleur matériel du monde, mais si nous n’avons pas les hommes de qualité à mettre en face cela ne marchera pas. Depuis l’embauche de notre premier salarié au démarrage de l’activité, l’ETA s’est toujours développée sur cette idée forte », retrace Julien Blais, associé depuis 2009 de la SARL Blais située au Sap-en-Auge en Normandie. Fondée par les parents de Julien en 1982, l’entreprise s’est inscrite dès ses origines comme « pure player » des travaux agricoles. « Nous sommes partis de zéro, mais avec la conviction de pouvoir créer de la valeur pour les agriculteurs par notre professionnalisme », rembobine ainsi Françoise, la mère de Julien et associée de l’entreprise. L’ETA compte aujourd’hui une équipe dynamique et polyvalente de 5 salariés en CDI. L’activité est complétée en pleine saison par le recours à deux ou trois prestataires extérieurs de type autoentrepreneurs. « J’ai l’impression que nous sommes parvenus à créer un bel esprit d’équipe et une belle dynamique de travail où chacun y trouve son compte », se félicite Julien Blais. Les associés constatent également avoir su nouer des relations durables avec les clients. « Des industriels locaux comme Lactalis avec lesquels nous avions signé des contrats d’épandage dans les années 90, nous sont toujours fidèles », constate Françoise. Même chose côté agricul- teurs. « D’année en année, nous avons su nous constituer une clientèle qui nous ressemble, sérieuse professionnelle et dans laquelle nous pouvons avoir la même confiance qu’elle envers nous ». Pour sécuriser ses investissements, l’ETA mise beaucoup dans des systèmes de contractualisation et elle ne désespère pas de pouvoir peut être un jour développer ce système auprès des agriculteurs.

Julien est également convaincu que l’essentiel de la bonne gestion de l’ETA se joue en morte-saison et les jours de pluie. « C’est fou la quantité de choses qu’on peut mettre en place lorsqu’il pleut ! insiste-t-il. Confort de travail, fiabilité du matériel… Il n’y a pas de secret, pour pouvoir être perfor- mant sur le terrain lorsque les conditions météorologiques sont rétablies, il faut avant cela avoir été performant à l’atelier. Comme dans l’équipe chacun est à la fois mécanicien et chauffeur, tout le monde est bien sensibilisé à ce discours. C’est l’avantage d’avoir constitué une équipe très polyvalente »

Des investissements proportionnés

A cheval sur le pays d’Auge et le pays d’Ouche, l’ETA couvre un territoire de 50 km de rayon dominé par les activités de polyculture-élevage, et la présence de haras. Ensilage, fenaison, pressage, travail du sol, transport, ter- rassement, épandages… Elle réalise ainsi des travaux an majorité agricoles et assez généralistes avec une spéciali- sation marquée autour de la chaîne verte et plus encore dans l’épandage de matières organiques liquides et solides.

« Il est difficile de répondre présent partout de façon qualita- tive, estime l’entrepreneur. Nous avons ainsi fait les choix de ne pas nous investir dans les travaux de moisson et de laisser à d’autres l’activité d’épandage de chaux. Cela nous a libéré des moyens qui nous ont permis d’être toujours à l’avant- poste dans nos domaines de spécialité. Nous étions parmi les premiers à proposer les pressages à balles rondes en 1983. Puis nous avons poursuivi avec les balles cubiques. Dans les années 90 nous avions investi dans un système inédit d’épandage des lisiers depuis la route… Nous avons toujours cherché à être à avoir une longueur d’avance mais toujours via des investissements mûrement réfléchis et proportionnés aux marchés ». Après trois ans de réflexion, l’entrepreneur vient d’acqué- rir un épandeur à lisier automoteur Vredo de 20 m3 avec une logistique complète de ravitaillement et un disposi- tif d’enfouissement. L’investissement est élevé, mais une partie des travaux est déjà sécurisée. Ce matériel répond aussi à des enjeux forts notamment en matière de respect des règles routières, de respect des routes, de gestion des odeurs et des pertes par volatilisation …

« Faire des choix nous a libéré des moyens qui nous ont permis d’être toujours à l’avant-poste dans nos domaines de spécialité », explique l’entrepreneur (à droite).
 
Texte et photos : Alexis Dufumier

 

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