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Les vaches laitières produisent plus de protéines consommables par l’homme que les porcs

Les vaches laitières valorisent les protéines végétales des fourrages ingérés en les convertissant en protéines animales consommables par l’homme, notamment grâce aux quatre estomacs des ruminants. Ce sont donc des productrices nettes de ces protéines. Alors que espèces monogastriques (porcs, volailles…) présentent une efficience protéique moins élevée.

Dans le blé, 66 % des protéines et 67 % de l’énergie (sous forme d’amidon) contenus dans les grains sont consommables par l’homme. Dans l’herbe, ni les protéines, ni l’énergie (contenue essentiellement sous forme de cellulose) ne le sont. Or ce fourrage est ingéré par les ruminants pour produire du lait et de la viande, autrement dit pour le convertir en protéines et en énergie en partie consommables par l’homme.

« Quand des vaches laitières ingèrent une quantité de fourrages contenant l’équivalent d’un kilogramme de protéines végétales consommables par l’homme (soja, céréales), elles produisent jusqu’à 2, voire 3, kilogrammes de protéines animales consommables », relate l’étude présentée par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) « Élevages demain » lors de la 5e édition de la conférence « Grand angle viande » organisée par l’Institut de l’élevage. En conséquence, les vaches laitières sont des productrices nettes de protéines consommables par l’homme. L’efficience nette de conversion, qui calcule le rapport entre la quantité de matière produite et la quantité de matière consommée, est largement supérieure à 1.

L’ensemble des résultats de l’étude du GIS « témoigne la capacité de l’élevage à valoriser de nombreux coproduits végétaux, résidus de culture et fourrages qui ne sont pas en l’état consommables pour l’homme ». Les ratios d’efficience nette les plus élevés sont obtenus dans des élevages de ruminants nourris à base d’herbe, de foin, d’ensilage et de coproduits essentiellement. Mais leur valeur dépend aussi de la qualité de ces fourrages, de l’espèce de l’animal et de son stade de croissance à l’abattage. La variabilité entre troupeaux similaires est importante.

Pour les espèces monogastriques (comme le porc ou les volailles), l’efficience nette de conversion des protéines végétales consommables par l’homme en protéines animales oscille entre 0,7 et 1,6.

Or une efficience inférieure à 1 indique un système d’élevage consommateur net de protéines consommables par l’homme. Il en produit moins qu’il n’en consomme.

« Cette approche ’’efficience nette’’ restaure l’image de l’élevage et l’intérêt nutritionnel qu’il présente », défend le GIS. L’alimentation animale concurrence partiellement celle de l’homme, en particulier en production bovine, ovine et caprine.

Outre l’efficience protéique nette plus élevée, l’élevage produit des acides aminés et des vitamines absents dans les fourrages ingérés.

Les efficiences brutes énergétique et protéique auparavant retenues pour « mesurer le rapport entre les quantités de produits consommés par l’élevage et celles produites par les animaux ne sont donc pas des critères appropriés pour apprécier les performances des filières d’élevage pour convertir les fourrages et les céréales ingérés en lait, muscles, laine ou cuir. Car la comparaison porte à la fois sur des matières premières consommables en l’état et sur d’autres qui ne le sont pas », explique le GIS.

Pour chacune des espèces animales étudiées, l’efficience protéique brute est supérieure à l’efficience protéique nette. L’efficience brute varie entre 0,1 et 0,4. Comprise en moyenne, toutes espèces confondues, entre 0,4 et 1,5, « l’efficience nette est donc parfois 15 fois plus élevée », souligne le GIS.

Les écarts de taux d’efficience de conversion brute et nette de l’énergie ingérée par les élevages, sous forme d’aliments et de fourrages, sont plus resserrés hormis en production laitière.

Dans les élevages de « bovins viande naisseurs-engraisseurs », l’efficience brute énergétique est inférieur à 0,1 et l’efficience nette ne dépasse pas 0,2.

Seule la production de lait affiche un bilan très satisfaisant grâce à la bonne valorisation de l’énergie contenue dans les fourrages consommés pour produire du lait. L’efficience nette de 0,9 en moyenne dépasse parfois 1 alors que l’efficience brute est égale à 0,15.      

 

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