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L’analyse des 263 échantillons récoltés par le réseau performance en 2015 montre que la fréquence des phénotypes les plus résistants aux triazoles (détectés depuis 2008), qui avait quasiment doublé entre 2013 et 2014, est en légère progression en 2015. Ils sont présents dans 18,9 % des échantillons contre 16,1 % l’an dernier et 8,5 % en 2013. A noter que les résultats 2014 ont été obtenus sur un nombre plus limité d’échantillons, collectées exclusivement sur les parcelles non traitées. La comparaison avec 2013 est donc plus pertinente.
Ce sont surtout les souches « MDR », très résistantes à la plupart des IDM (triazoles, prochloraze…) et faiblement résistantes aux SDHI, qui progressent : leur fréquence a quadruplé entre 2013 et 2015, passant de 1,9 % à 7,9 %.
Quant aux souches présentant de forts niveaux de résistance à un ou quelques triazoles, dites « TriMR évoluées », elles ont doublé entre 2013 et 2015 : elles sont présentes dans 11 % des échantillons contre 6,5 % en 2013.
Les souches les plus sensibles (TriLR) régressent inexorablement et ne représentent plus que 2 % en 2015 (contre 7,2 % en 2014 et 13,4 % en 2013). De leur côté, les souches TriMR restent ultra dominantes (79,1 %) mais leur proportion s’érode régulièrement depuis 2012 – 2 % chaque année). Pour mémoire, ces souches sont faiblement résistantes, et pour une part, entièrement sensibles au prochloraze, en particulier dans les régions de la façade atlantique.
Au final, même si les souches les plus résistantes aux triazoles restent encore minoritaires, elles progressent de façon inquiétante. Les évolutions sont à suivre avec encore plus d’attention en 2016.
Figure 1 : évolution de la proportion (%) des phénotypes les plus résistants de Zymoseptoria tritici dans les échantillons prélevés sur les témoins non traité en fin de saison du Réseau Performance depuis 2003.
Légende :
TriLR : souches faiblement résistantes aux triazoles
TriMR : souches moyennement résistantes aux triazoles
TriMR évoluées : souches plus résistantes à un ou plusieurs triazoles
MDR : souches très résistantes aux triazoles et faiblement résistantes aux SDHI.
NB : les résultats 2014 ont été obtenus sur un nombre plus limité d’échantillons.
Pas de résistance formellement identifiée du côté des SDHI en 2015
En 2015, comme les années précédentes, aucune souche moyennement à fortement résistante au boscalid n’a été détectée. Rappelons toutefois que la famille des SDHI est concernée par les souches MDR « multi drug resistance »), avec des niveaux de résistance compris entre 5 et 15 d’après Anne-Sophie Walker de l’INRA Bioger : « il faut une dose de fongicide 5 à 15 fois plus élevée que pour un isolat sensible afin d’obtenir le même effet sur le champignon. A ce titre, il est important de vérifier la capacité des SDHI à sélectionner ces isolats ».