colonie de pucerons du chou

Les pucerons cendrés du pommier et du chou

Il est important de bien faire la distinction entre le dysaphis plantaginea ou « puceron cendré du pommier » et le brevicoryne brassicae ou « puceron cendré du chou » qui sont deux espèces de la même famille des insectes hémiptères mais qui n’ont pas les mêmes victimes.

Comme la plupart des pucerons, les deux genres comprennent des générations d’aptères (principalement) et d’autres qui comprennent des ailés. A taille adulte, le dysaphis peut faire jusqu’à 2,5 millimètres, le brevicoryne jusqu’à 2,8 millimètres.

Dysaphis comme brevicoryne disposent d’un aspect assez semblable, avec pour les aptères un corps globuleux de couleur gris brun parfois vert olive et des formes ailées tirant sur le vert sombre, aux longues antennes.

Ces pucerons sont recouverts d’une pruinosité (pellicule poudreuse) blanchâtre ou grisâtre.

En plus de leurs piqures, ces pucerons entrainent des dommages sur les végétaux en rependant leur miellat, puisque c’est sur ce dernier que va se propager la fumagine, une maladie cryptogamique. Elle se caractérise par une fine pellicule de cire poudreuse sur les feuilles colonisées qui va asphyxier la plante ou les fruits.

Cycles du développement des pucerons cendrés

Pour les pucerons cendrés du chou comme pour celui du pommier le cycle débute par une ponte à la fin de l’automne sur des bourgeons ou sous les écorces. Ces œufs vont hiverner pour n’éclore qu’au début du printemps.

Les hôtes seront différents mais le cycle se poursuit de manière identique. Ne naissent dans un premier temps qu’une génération de femelles « fondatrices », qui engendrent des larves (jusqu’à 70 chacune) qui deviennent très rapidement adulte.

Le dysaphis plantaginea comprend 6 à 9 générations par an. Dès de la deuxième génération, les ailés apparaissent pour coloniser plus rapidement d’autres pommiers.

Côté brevicoryne brassicae, la pullulation maximum est atteinte au mois de mai.

Les types de cultures touchées

Chacun de ces deux insectes ont des hôtes privilégiées. Ainsi, le pommier sera le principal support pour le dysaphis plantaginea qui s’y installe, pique, suce et propage la maladie. Il connaît également des hôtes secondaires comme le chou ou le cerfeuil. Les pommiers de type Granny Smith ou Pink Lady sont plus vulnérables puisqu’ils sont à cycle long et gardent leurs feuilles tard dans l’automne. Ils sont alors des asiles privilégiés pour la ponte tardive.

Le brevicoryne brassicae n’est pas migrateur : monœcique, il s’installe dès le départ sur des plantes de types crucifères cultivées (désormais brassicae) comme le chou ou le colza.

Les dégâts causés par les pucerons cendrés

Le puceron cendré cause de doubles dommages : sa piqure pour nutrition sur les feuilles, branches, pousses, racines, fruits, légumes, provoque une déformation majeure des organes végétaux colonisés, provoquant leur affaiblissement général. Puis le rejet du miellat, provoquant la prolifération de la fumagine, va engendrer l’asphyxie de la plante.

Les récoltes peuvent être sévèrement atteintes en cas de pullulation. Sur une parcelle de colza très infestée, la perte peut s’élever à 15 ou 20 quintaux par hectare.

Voir les ravageurs du colza.

Quand et comment intervenir contre ce ravageur ?

La lutte s’organise d’abord en amont. Il est nécessaire d’éviter les excès de fertilisation azotée qui favorise le développement des pucerons puisque les gourmands très vigoureux sont des offrandes pour les pucerons.

Certains pommiers comme Florina ou Goldrush sont beaucoup plus résistants aux attaques de pucerons.

Dans les arbres, dans les champs et au potager, la présence d’insectes auxiliaires est primordiale. Les larves de syrphes se délecte des pucerons. Coccinelles, guêpes et autres chrysopes raffolent également de ces insectes.

Le remède le plus efficace et le plus classique pour combattre le pucerons cendrés consiste à l’application d’un traitement aux huiles blanches minérales parafiniques dès la fin de l’hiver ou début du printemps pour atteindre les œufs et la première génération de fondatrices.

Un second traitement du même type peut être envisagé avant la floraison.

Les insecticides seuls n’ont que peu d’effet sur les colonies qui pullulent, mais il est toutefois possible d’essayer des traitements avec des produits de la famille des chloronicotiniles.


Ci-dessous, colonie de pucerons du chou, photo Adobe.

Article Précédent
Article Suivant