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Assurance multi-risque climatique, Groupama ne lâche pas

Le premier assureur du monde agricole est entré dans l’ère du numérique et du satellitaire. Mais comme ses concurrents, il ne parvient pas à rentabiliser l’assurance multi-risque climatique (MRC) lancée en 2005. Pourtant Groupama s’en sort relativement mieux qu’eux.

« Remutualisé » depuis le 7 juin dernier, Groupama a consolidé son activité sur le marché agricole en conquérant de nouveaux clients et en élargissant la gamme de ses produits de gestion des risques. 

Mais le premier assureur du monde agricole ne parvient pas à rentabiliser l’assurance multi-risque climatique (MRC) même si l’an passé il a versé 187 millions d’euros (M€) d’indemnités aux agriculteurs victimes, sur leurs exploitations, d’accidents grêleux (41,1 % des montants versés), de sécheresse (23,2 %) et d’excès d’eau (22,5%) alors que les contrats souscrits ont porté sur 220 M€.

Toutefois, Groupama s’en sort un peu mieux que ses concurrents. Au niveau national, la succession d’événements climatiques au cours des trois dernières années ont davantage plombé leurs comptes de l’ensemble des assureurs. Le ratio indemnités/primes sur 14 ans est de 105 % en moyenne.

En 2017, derniers chiffres connus, les indemnités versées aux agriculteurs équivalaient à 108 % des primes perçues, hors frais de gestion des contrats et de réassurance. Or ces derniers, représenteraient un surcoût de 24 % en moyenne, selon Groupama, qui ne sont pas pris en compte.

Sur les 4,76 millions d’hectares assurés en multirisques l’an passé au niveau national, 2,7 millions l’ont été par Groupama. Après une forte croissance des surfaces assurées en 2017 (+ 13,3 %), seuls 30 milles hectares de plus ont été couverts l’an passés (+ 1,1 %). Mais le premier assureur du monde agricole a davantage de moyens de mutualiser les risques assurés que ses concurrents.

« Pour une somme raisonnable, on peut accompagner la production agricole partout sur le territoire tous les ans puisque 130 M€ de subventions publiques versées au titre de la Pac permettent d’assurer 5 milliards d’euros de capital », explique François Schmitt, vice-président de Groupama.

Les agriculteurs indemnisés l’an passé ont bien compris que ces contrats MRC « sont des placements financiers très rentables », affirme encore François Schmitt. Ils mettraient sinon plusieurs années à s’en remettre si leur compagnie n’avait pas couvert leurs pertes.

Aussi, les contrats MRC et leurs options sont des outils de production utilisés pour optimiser les marges des cultures, comme n’importe quel intrant. Des agriculteurs préfèrent épandre un peu moins de nitrates pour financer une prime d’assurance MRC.

Mais sous leurs formes actuelles, ces contrats subventionnés à hauteur de 65 % ne sont pas suffisamment attractifs. Le taux de franchise de 30 % est trop élevé. 87 % des agriculteurs assurés ont souscrit un contrat MRC en optant pour un taux de franchise plus bas (jusqu’à 20 %). Et ils sont de plus en plus nombreux à conclure des contrats « objectif stabilité » pour se prémunir contre une baisse du chiffre d’affaires ou des prix de vente.

Mais ces options ramènent mécaniquement le taux de subvention des contrats conclus à 35 % environ et dissuadent parfois les agriculteurs d’assurer leurs cultures.

Des contrats subventionnés à 65 % avec un taux de franchise de 20 % étendraient la couverture assurantielle MRC à plus de 65 % de la surface agricole.


L’illustration ci-dessous est issue de Adobe photos.

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