stage v tier 4 final

Les normes antipollution Stage V ou Tier 4 Final

La norme antipollution (on devrait parler de normes d’émissions) Stage V ou Tier 4 Final, selon que l’on soit en Europe ou en Amérique du Nord, est entrée en vigueur le 1er  janvier 2019. 

Elle s’inscrit dans la continuité des précédentes normes et certifications instaurées afin de protéger au mieux l’environnement naturel, la qualité de l’air et la santé des personnes en veillant à réduire notamment les émissions de particules fines et d’oxyde d’azote (NOx).

Cette réglementation Stage V s’adresse particulièrement aux véhicules « non routiers » équipés de moteurs diesel, le cas de nombreux engins agricoles. Les véhicules routiers sont, eux, régis par les normes « Euro » (Euro 6d pour 2021).

La norme Stage V impose aux fabricants de moteurs la limitation des émissions de ces polluants par la modification ou l’adaptation de leurs procédés. En collaboration avec leurs clients, les constructeurs doivent donc, dans le respect de la réglementation, proposer des moteurs diesels « plus propres » sans pour autant (trop) faire gonfler leurs prix.

Pour mémoire, la réglementation de l’Union européenne n° 2016/1628 du 14 septembre 2016, alinéa 13, stipule notamment qu’il est question « d’améliorer la qualité de l’air de l’Union et d’atteindre ses objectifs en matière de protection de l’air de façon durable d’ici 2020 et au-delà, un effort continu est exigé pour réduire les émissions provenant de différents types de moteurs […] ». L’alinéa 17 précisant : « Les émissions provenant des moteurs engins mobiles non routiers représentent une part importante du total des émissions d’origine anthropique de certains polluants atmosphériques nocifs. Les moteurs responsables d’une part considérable de la pollution atmosphérique par les Nox et les particules devraient faire l’objet de nouvelles limites d’émission. »

La norme Stage V a remplacé la norme stage IV, précédente étape.

Les changements importants avec l’ancienne norme

Que ce soit aux États-Unis avec la certification « Tier » ou en Europe avec la norme « Stage », la réglementation est quasiment identique. Régie en Amérique du Nord par » l’Environmental Protection Agency » (EPA) ou sur le Vieux Continent par la « Véhicule Certification Agency » (VCA), les différentes étapes sont établies en commun, et la dernière évolution de Stage IV vers Stage V est la même avec Tier. L’entente est capitale pour que les moteurs fabriqués par les constructeurs des différents pays puissent circuler n’importe où en respectant la réglementation.

Principaux changement entre Stage IV et Stage V

  1. La réduction imposée vise surtout les émissions de particules. Ces dernières doivent passer sous le cap des 15 mg/kWh au lieu des 25 mg/KWh précédemment demandés.
  2. Les constructeurs de moteurs doivent désormais intégrer à leurs équipements un filtre à particules. 
  3. Les constructeurs doivent avoir la capacité de compter le nombre de particules rejetées avec un seuil maximum à 1 million de million de particules. Ils doivent également pouvoir limiter la masse à 23 nanomètres. Cette mesure est un point commun avec la norme Euro qui concerne les véhicules routiers.
  4. Enfin, il est désormais imposé un contrôle embarqué (Inservice Monitoring) des agents polluants durant leur fonctionnement. Le but étant d’identifier au mieux l’impact en direct sur le terrain.

En revanche, pas de changement au niveau des rejets de monoxydes d’azote dont le seuil reste fixé à 400 mg/kWh.

Quelle est la date de mise en application ?

C’est une norme qui s’applique en deux temps. D’abord depuis le 1er janvier 2019 pour toutes les motorisations à puissance inférieure à 56 kW et supérieure à 130 kW (et jusqu’à 560 kW).

Dans une seconde phase, au 1er janvier 2020, ce sont les moteurs à puissance comprise entre 56 kW et 130 kW qui devront s’adapter. 

La future norme (Stage VI ?) est prévue pour 2025.

Quelles sont les contraintes ?

La principale contrainte supplémentaire pour les exploitants agricoles sera le contrôle embarqué (inservice monitoring) demandé par la norme Stage V. Bien évidemment, cette normes ne s’appliquant qu’aux matériels neufs, tous les utilisateurs ne seront pas concernés dans un premier temps.

Les normes ont entraîné la création de nouvelles technologies qui sont associées aux carburants et aux moteurs afin de tenter de préserver au mieux la qualité de l’air. Les moteurs diesel, même s’ils ont eu leur heure de gloire, sont désormais dans l’œil du cyclone, puisqu’ils rejettent monoxyde de carbone (CO), les hydrocarbures imbrûlés (HC), l’oxyde d’azote (NOx) ou encore le dioxyde de souffre (SO2).

Pour combattre chacune de ces émissions, il existe de nombreuses technologies comme les pots catalytiques, les filtres à particules, le système de réduction catalytique (SCR) ou encore l’AdBlue, une solution à base d’eau déminéralisée et d’urée. Cette dernière est injectée aux gaz d’échappement des moteurs diesels afin de réduire les émissions d’oxyde d’azote (NOx). 

Parfois, ces systèmes obligent le chauffeur du véhicule à des manipulations supplémentaires. Comme remplir le réservoir d’AdBlue. 

Quels coûts supplémentaires pour l’agriculteur et pour le constructeur ?

Afin de répondre aux différentes exigences des normes sans pour autant être obligé d’augmenter fortement le prix de leurs produits, les constructeurs investissent dans les bureaux recherche et développement où ils développent de nouveaux procédés.

Ces nouvelles technologies, souvent intégrées de série, impliquent donc des coûts supplémentaires aux constructeurs qui les répercutent directement sur le prix de vente de leurs machines neuves, ce qui entraîne un tarif à l’achat plus élevé pour l’agriculteur.

En outre, les premiers tests ont montré que les nouvelles normes entraînaient une consommation plus élevée de carburant.

Quels sont les nouveaux modèles concernés ?

Ne sont concernés par la norme Stage V que les engins agricoles (véhicules non routiers) équipés de moteur diesel. Les moteurs d’une puissance inférieure à 56 kW et supérieure à 130 kW sortant actuellement des usines doivent obligatoirement bénéficier des nouveaux équipements permettant de respecter ces normes.

Pour la fourchette comprise entre 56 kW et 130 kW, les constructeurs peuvent encore distribuer les anciens modèles (Stage IV) jusqu’au 1er janvier 2020.


Notre illustration ci-dessous est une copie d’écran d’une vidéo de John Deere.

Article Précédent
Article Suivant