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Les intempéries vont-elles provoquer une crise du fourrage ?

Samedi dernier, une pluie de grêle s’est abattue sur l’ouest de la Creuse. Des dégâts impressionnants ont été recensés sur les bâtiments, les cultures céréalières ou des parcelles d’herbe hachées. Derrière, la question des fourrages est posée. Zoom sur un département qui n’est pas le seul dans cette situation.

Nombreuses photos de dégâts de grêles
en fin d’article

La semaine prochaine, l’administration et la profession agricole se rendront sur place pour évaluer les dégâts dans le cadre d’une procédure de calamité agricole. Pour en bénéficier, il faudra justifier de 30 % de pertes pour les fourrages. Coup dur pour les autres cultures, comme elles sont considérées comme « assurables », la procédure de calamité agricole n’est pas applicable pour elles. Même si très peu d’agriculteurs ont contracté des assurances.

Sécheresse l’an dernier, grêles cette année

Avant cette échéance, la Chambre d’agriculture de la Creuse a décidé d’apporter des conseils techniques aux agriculteurs, d’autant que les mauvaises nouvelles se sont cumulées. Après une année de sécheresse en 2015, les stocks de fourrages étaient déjà au plus bas. Aucune fenêtre météo n’a permis de récolter la première fauche, la plus productive, cette année. Les agriculteurs touchés le sont donc pleinement.

Les techniciens de la Chambre d’agriculture sont donc à pied d’oeuvre pour soutenir les agriculteurs et ont dressé des préconisations. Pour les parcelles « herbe » totalement hachées qui n’ont pas été récoltées, une fauche le plus tôt possible est préconisée quand les sols seront réessuyés. Il vaut mieux privilégier une récolte en foin et ensilage, plutôt qu’enrubanage où le fourrage est déjà trop souillé. Philippe Ducourthial, chef du pôle agronomie environnement à la Chambre creusoise, estime qu’« il faudrait ensuite fertiliser pour assurer une deuxième coupe satisfaisante ».

Concernant les parcelles en cultures céréalières, la Creuse a essuyé entre 50 à 100 % de pertes selon les secteurs, à seulement un mois et demi de la récolte prévue. Le chef de pôle estime que le mieux est d’attendre quelques jours, avec le retour du soleil, pour réaliser un état des lieux des cultures. Pour les parcelles où on estime la récolte de 25 à 30 quintaux de rendement, la récolte est préconisée. En dessous, il vaudrait mieux détruire la récolte pour replanter d’autres cultures (ici, les techniciens de la Chambre fourniront des conseils spécifiques selon les cas et les conduites phytosanitaires déjà réalisées). 

Dans les plantations de maïs, même logique, attendre quelques jours pour voir si les pieds repartent ou pas. Dans la version où le maïs est sauvé, un complément azoté et un binage s’imposent. Dans le cas contraire, on peut encore replanter des variétés précoces si le ravinement a tout anéanti.

Evidemment, Frédéric Gouzonnat, sous-directeur de la Chambre d’agriculture de la Creuse, note qu’en dehors des zones où la grêle n’a pas tout ravagé, le printemps humide s’avère aussi l’ennemi. « Les précipitations au moment de la floraison des céréales augmentent la pression des maladies et vont provoquer des rendements plus faibles. Pour les prairies, un printemps sec est gage de meilleure qualité. Les conditions climatiques ont empêché des fauches précoces qui auraient déjà dû être faites. »

Le climat social dans les campagnes ne devrait pas s’améliorer avec ces coups du sort qui aggrave encore un peu plus la crise économique…

 

Ci-dessous, les photos des dégâts de grêle vus dans la Creuse ont été fournies par la Chambre d’agriculture de la Creuse.

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