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Les impacts de l’accord de libre échange entre l’Ukraine et l’UE sur les exports de blé français

Depuis le 1er janvier 2016, l’accord d’association bilatéral comprenant des clauses de libre échange et des droits de douane réduits entre l’Ukraine et l’Union Européenne est entré en vigueur. Retour sur la dynamique des exportations de blé ukrainien vers l’UE en 2015/16 et sur les prévisions pour la campagne 2016/17.

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Selon la Commission Européenne, au 20 mai, l’Ukraine avait presque utilisé l’intégralité de son quota d’exports de blé vers les pays de l’Union Européenne autorisé par l’accord du libre échange entre les deux marchés. Ce quota de 950 kt à droit nul qui comprend les importations de blé tendre de moyenne et de basse qualité ainsi que les imports de farine et les pellets de blé tendre. Pour la prochaine campagne, ce quota à droit nul entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2017.

2015/16 : l’Ukraine concurrence la France à l’intérieur de l’UE

En 2015/16, l’Ukraine a confirmé qu’il représentait un acteur majeur sur le marché des exportations de blé en devenant un sérieux concurrent de la France tant sur pays tiers qu’à l’intérieur de l’UE.

Au cours de cette campagne, l’Ukraine a significativement augmenté ses exportations de blé vers les pays de l’Union Européenne. La France a subi cette concurrence sur l’Espagne et l’Italie qui ont importé à eux deux plus de 1,5 Mt entre juillet 2015 et mars 2016 (figure 1).

Figure 1 : répartition des exportations de blé ukrainien entre juillet 2015 et fin mars 2016
Source : UAC

Des exportations de blé ukrainien prévues en baisse pour 2016/17

Pour la prochaine campagne, UkrAgroConsult table sur une baisse de la production de blé en Ukraine (22 Mt contre 26,5 Mt l’an dernier) ainsi que des exportations (11,5 Mt contre 16,3 Mt l’an dernier).

Tableau 1 : offre et demande de blé ukrainien, en milliers de tonnes
Source : UkrAgroconsult

Comme l’Ukraine ne pourra bénéficier de l’accord de libre échange avec l’UE qu’à compter du 1er janvier 2017, le pays ne pourra pas fournir le marché européen sur la première moitié de la campagne d’exportation à moins de payer un droit à l’importation de 12 €/t.

Dans le même temps, les pays européens devraient afficher une baisse de leur production par rapport au record de l’an dernier. Et au vu des importants stocks de report, les importations européennes devraient baisser également de 1 Mt.

Autant de facteurs qui ne favoriseront pas les exports de blé ukrainiens vers l’Union Européenne, ce qui représente plutôt un avantage pour les exports intracommunautaires de blé français.

2016/17 : une concurrence accrue sur pays tiers ?

En revanche, en attendant le 1er janvier 2017, les blés ukrainiens pourraient séduire les pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient et rentreraient en concurrence directe avec l’origine française. Les pays de l’Asie du Sud et du Sud-Est pourraient renouveler leur intérêt pour l’origine ukrainienne comme ce fut déjà le cas sur la campagne 2015/16 où l’Ukraine s’est montré particulièrement agressif sur ces destinations (43 % du volume total exporté entre juillet 2015 et mars 2016).

 

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

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