Phénomène assez récent apparu il y a une quinzaine d’années sur les cultures de l’orge, les grillures (et grillures polliniques) incarnent une maladie de fin de cycle liées à des stress climatiques, hydriques ou abiotiques subis par le végétal. Ce sont véritablement les rayons du soleil qui vont conduire au développement de la contagion.
Encore difficilement cerné par les chercheurs, les grillures se confondent parfois entre origines parasitaires et non parasitaires.
Cette maladie foliaire, qui peut toucher à un degré moindre d’autres céréales, peut entraîner jusqu’à des pertes de 25 quintaux par hectare.
Toutes les régions françaises sont touchées.
Les symptômes peuvent apparaitre au moment de la montaison mais plus généralement à la floraison avec l’apparition subite de très longues et larges zones brunes et violacées sur les feuilles supérieures. D’où l’appellation de grillures, comme si la feuille avait été en partie brûlée (ou bronzée…).
Ces tâches ou lésions physiologiques sont clairsemées de nombreux petits points.
Si les dommages sont causés par des parasites et non des stress, l’ensemble de la plante pourra être impacté (feuilles, tiges, gaines…)
Ces grillures peuvent être « polliniques » lorsque le pollen est présent sur les feuilles. Le feuillage à l’abri de la lumière ou le dessous des feuilles sont rarement touchés. Cette maladie arrive en réaction aux rayons du soleil et à la lumière.
Les grillures peuvent être confondues avec l’helminthosporiose.
C’est souvent lorsque les périodes de rayonnement du soleil sont irrégulières et d’amplitudes extrêmement fortes que la maladie se déclare : le passage d’un ensoleillement très faible à un ensoleillement très fort provoque soudainement son apparition. Comme souligné plus haut, l’équation pollen germé + intensité lumineuse aggravera le phénomène.
L’humidité associée aux autres facteurs favorables accélèrent encore le marquage des grillures.
C’est une maladie qui est présente en fin de cycle, à la floraison, plus rarement à la montaison. Elle n’est pas automatiquement présente d’une année sur l’autre, n’est pas non plus contagieuse.
Le choix d’une variété de semence fortement résistante aux stress constitue une véritable solution agronomique d’anticipation.
Il est possible également de protéger la culture des rayons ultraviolets en apposant un filtre anti-UV.
D’un point de vue phytosanitaire, il faut savoir que certains traitements fongicides effectués à la sortie des barbes et couvrant le feuillage limitent le développement de la maladie, même si reprécisons bien qu’il ne s’agît pas d’un champignon. Mais une interaction existe, qui fait encore débat chez les chercheurs. Ces produits à l’efficacité reconnu se nomment Prothioconazole, Cyprodinil, Bixafen, ou encore Chlorothalonil. Des agents actifs qui peuvent combattre d’autres maladies de l’orge comme la ramulariose et l’helminthosporiose.
Il est parfois complexe d’identifier les différentes maladies de l’orge qui peuvent s’accumuler en fin de cycle. Le fait que les grillures ne soient pas observées sur les feuilles à l’abri de la lumière et sur les faces inférieures est un signe de distinction pour reconnaitre cette maladie.
Intervenir sur les derniers étages foliaires à la sortie de la dernière feuille doit être un stade déclencheur en cas de manifestations de grillures.