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Les grains européens dopés par le « Quantitative Easing » de la BCE

Les dernières mesures de la Banque centrale européenne (BCE) pèsent lourdement sur l’euro, au plus bas depuis 11 ans, favorisant ainsi les exportations européennes.

Un « Quantative Easing » (QE) est une politique monétaire de soutien de l’économie mise en place par une Banque centrale, en général en cas de crise économique ou financière, qui vise à injecter massivement des liquidités qui serviront à racheter des titres de créances obligataires comme les emprunts d’Etats.

Concrètement, la Banque centrale européenne a annoncé par la voix de son directeur, Mario Draghi, un rachat de 60 milliards d’euros de dettes tous les mois à partir du mois de mars 2015 et jusqu’à septembre 2016 au moins. Si les Etats-Unis ont arrêté leur programme de soutien similaire en 2014, la mise en place d’une telle mesure est inédite et historique dans la zone euro.

Les opérateurs espéraient entre 500 et 600 milliards de dollars, le programme serait donc bien supérieur aux attentes puisqu’il atteindra plus de 1 100 milliards d’euros.

L’objectif de ce plan est de relancer l’économie en Europe via le rachat des dettes les plus toxiques. Néanmoins, si l’objectif est de relancer la croissance à plus de 1 %, la BCE doit éviter une inflation supérieure à 2 % à la demande de l’Allemagne qui est plus que mitigée à l’annonce d’un tel plan économique.

Les opérateurs attendaient de pied ferme la mise en place d’un QE depuis plusieurs mois. Ce programme étant plus agressif que prévu, les marchés ont réagi rapidement avec une baisse importante de l’euro à 1,12 face au dollar, au plus bas depuis 11 ans. C’est le principal impact de cette mesure sur le marché des grains. En effet, la baisse de la parité renforce nettement la compétitivité de l’Union Européenne sur le marché export et a un impact haussier sur les prix des céréales sur Euronext.

Cette nouvelle est de bon augure pour les vendeurs de blé. En effet, la baisse des cours au niveau mondial est plus que compensée en Europe par cette baisse de l’euro. Ainsi, si la parité était restée sur les niveaux hauts du printemps autour de 1.39 $/€, les prix aujourd’hui seraient proches des 165 €/t tandis qu’aujourd’hui le prix se rapproche des 200 €/t soit 35 €/t de gain.

A l’inverse, pour les acheteurs de tourteaux, la baisse du soja sur le marché de Chicago n’est absolument pas répercutée dans les ports français car la baisse de la parité pénalise les importations.

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