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Les fondamentaux pour bien choisir ses variétés de blé tendre

Valeur sûre ou challenger, tout miser sur le rendement ou jouer la prudence d’une variété tolérante… Quelques rappels pour bien choisir les variétés de votre prochain assolement.

La sélection des variétés se trouve au cœur de la réussite de son itinéraire technique. Pas toujours facile de s’y retrouver parmi les 300 variétés de blé tendre, auxquelles s’ajoute chaque année une trentaine de nouveautés.

Pour coller à la fois aux différences de potentiel pédoclimatique et de précédent sans pour autant se compliquer le suivi, un équilibre est à trouver autour de trois à six variétés.

« Introduire des variétés récentes apporte du progrès génétique, mais il n’en faut pas trop, au cas où elles ne confirmeraient pas, pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », image Emmanuel Sterlin, responsable marketing Saaten Union.

Comme il n’y a pas – encore – de variété parfaite, il faudra faire des compromis entre productivité, qualité, précocité et résistances aux maladies. Le premier critère de choix est le débouché de la culture.

« Meunerie, export ou alimentation animale, les exigences ne sont pas les mêmes, les variétés adaptées non plus », rappelle Francis Grèzes, chef des ventes céréales chez RAGT semences.

Autre critère d’importance, la précocité. Climat, type de sol, précédent, joueront sur la date de semis. Les variétés seront choisies pour trouver la bonne combinaison entre précocité et date de semis afin de limiter les risques de gel en début de cycle, d’échaudage, et de stress hydrique en fin. « L’échaudage peut faire perdre 5 à 10 % de rendement, chiffre Olivier Druelle, responsable recherche et développement chez Semences de France. D’où l’intérêt des variétés précoces dans les régions qui y sont sujettes. » Et elles semblent de plus en plus nombreuses.

« On note une augmentation du stress hydrique en fin de cycle, note Maxime Sergent, chef de marché chez Limagrain. Et par conséquent un recul des variétés tardives. » Si une variété tardive à l’épiaison présente un cycle plus long et un meilleur potentiel de rendement, il lui faut des sols profonds et un climat tempéré pour ne pas être pénalisée par une fin de cycle chaude et sèche.

Pour les semis tardifs, après betteraves, il faudra veiller à l’alternativité de la variété, afin que son besoin de froid pour épier soit satisfait. Dans la mesure du possible, diversifier les précocités limite les effets des aléas climatiques. « Il faut aussi regarder la cinétique de développement et, en particulier, la rapidité ou non du redémarrage en sortie d’hiver », complète Emmanuel Sterlin.

Un profil de résistances équilibré

Face aux maladies, la résistance des variétés permet de réduire la pression et le coût en protection phytosanitaire. « C’est un critère majeur de recherche pour les sélectionneurs, assure Maxime Sergent. LG Absalon est un bon exemple de variété ayant un profil assez complet face aux maladies. » Face aux maladies, aucune variété ne cumule toutes les résistances. Il faut donc hiérarchiser ses besoins de tolérance selon les risques de ses parcelles. Une bonne tolérance à la septoriose est souvent nécessaire, au regard des dégâts. Après un maïs grain, surtout sans labour, il faut être particulièrement attentif au risque fusariose. Pour un blé sur blé ou en sol profond, il faudra limiter la sensibilité au piétin verse, comme à la mosaïque dans le Centre et l’Ouest. « Le plus prudent est de miser sur une variété équilibrée sans faille, comme SU Astragon », avance Emmanuel Sterlin. C’est aussi le cas de Chevignon et Fructidor, qui sont largement utilisées car très tolérantes.

La tolérance aux maladies fongiques n’est pas infaillible. Quand les souches de pathogènes évoluent, les résistances peuvent être contournées.

« Alors, la variété devient très sensible, souligne Francis Grèzes. Pour se protéger de ces évolutions, les sélectionneurs développent des résistances multigéniques. »

Si les gènes de résistances aux maladies et aux virus sont bien connus, la sélection est plus difficile contre les ravageurs.

Certaines variétés se comportent bien face aux cécidomyies et sont à privilégier en rotation courte.

Demain, les outils d’agriculture de précision permettront d’exprimer au mieux le potentiel des différentes variétés. « On fait déjà de la modulation intraparcellaire de la fertilisation, demain ce sera densité de semis et même variétés différentes selon le potentiel de chaque zone de la parcelle », envisage Olivier Druelle.

La résistance des variétés permet de réduire la pression et le coût en protection phyto.

L’Inra teste une nouvelle approche de la sélection

Jusqu’à présent, sept à huit ans d’essais sont nécessaires pour obtenir une nouvelle variété. Le travail à partir des marqueurs moléculaires et la sélection génomique accélèrent un peu le processus. Pour une sélection plus rapide et moins chère, l’Inra vient de dévoiler ce qui sera peut-être la technique du futur: la sélection phénomique. Cette nouvelle approche se fonde sur la spectroscopie proche infrarouge pour comparer des plantes et prédire leur profil génétique directement au champ. Le principe consiste à calibrer une formule de prédiction sur du matériel de référence phénotypé, puis de prédire les performances des nouveaux candidats, en termes de productivité et de tolérance aux maladies. La sélection phénomique s’appuie sur la réflectance à différentes longueurs d’onde. Cette réaction des ondes lumineuses est liée aux vibrations des liaisons chimiques des molécules.

 « La sélection phénomique présente une aussi bonne fiabilité que celle par marqueurs moléculaires », assure l’Inra, qui l’a testée sur 228 variétés de blé. Comme elle ne touche pas à l’intégrité de la plante, elle pourrait être appliquée directement sur des semences. Quand elle en sera à une application en routine, la sélection phénomique aura l’avantage d’être plus rapide et plus économique, autour de 3 € par analyse, contre 35 € pour la lecture du génome.

Les préférées de Semences de France

Chaque année, Semences de France dresse, suite à ses propres essais, la liste de ses variétés préférées par région. Les nouveautés préférées sont Campesino, KWS Drop, KWS Tonnerre, Poncione, Providence, RGT Vivendo, Sorbet CS, SY Adoration. En blé améliorant, s’ajoute Posmeda. À retrouver sur semscope : semencesdefrance.com

Quelques nouveautés

Trois inscriptions pour Florimond Desprez. Winner, blé barbu avec un bon pouvoir couvrant, possède un potentiel de rendement très élevé. Avec une paille assez haute, il présente une très bonne résistance à la verse. BPS, Winner montre une très bonne résistance aux maladies foliaires. Aussi BPS, Providence possède un très haut potentiel de rendement, avec un PS très élevé. Il est résistant à la cécidomyie orange et tolérant au chlortoluron. Ortolan, blé barbu au potentiel de rendement élevé, est résistant à la cécidomyie orange. Il a un très bon comportement face à la verse et aux maladies foliaires.

Deux nouvelles variétés pour LG. Demi-précoce à PS élevé, LG Auriga a été retenu en variété en observation par l’ANMF. Blé barbu avec une bonne productivité, LG Auriga est tolérant chlortoluron, résistant cécidomyie orange avec de bons comportements en rouilles et en verse. LG Skyscraper présente des rendements très élevés. Il offre une bonne résistance à la rouille jaune et à la cécidomyie orange, il est aussi peu sensible à la verse.

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LG Skyscraper présente des rendements très élevés.

Les nouveautés de RAGT semences. Variété en observation par l’ANMF, RGT Vivendo a un bon comportement face à la verse. Il est résistant cécidomyies orange. Sa tolérance aux maladies est bien équilibrée. La qualité de son grain est excellente, son PS très élevé, sa teneur en protéines et GPD élevée aussi. Blé précoce BPS, RGT Distingo présente une très bonne tolérance à la rouille brune et un bon comportement face à la fusariose. Sa capacité de tallage est élevée. De type Rubisko, RGT Connekto est excellent face à la verse et présente un profil maladies très équilibré. Sa régularité de rendement est remarquable. Demitardif à rendement élevé, RGT Lexio présente une très bonne tolérance à la verse. Son comportement face aux maladies est intéressant, notamment face à la rouille brune, face à la fusariose des épis et face à l’accumulation de DON.

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RGT Vivendo, une tolérance aux maladies bien équilibrée

Deux innovations chez Saaten Union. Précoce à épiaison, tolérante au froid, SU Astragon est la première variété en rendement en traité, elle présente un bon comportement face à la fusariose. Hybride BPS inscrit l’automne dernier, Hyxperia est très tolérant à la fusariose, précoce. Tolérant au froid, il valorise bien les situations difficiles. Hyxperia présente une qualité meunière élevée, un bon PS et un rendement élevé.

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SU Astragon est la première variété en rendement en traité.

C.J.

 

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