Les exports d’orge avaient déjà fortement progressé en fin de campagne dernière au départ de la France. De nouveaux records sont atteints dès le démarrage cette année.
La demande de la Chine à l’importation d’orge fourragère française ne semble pas avoir de fin. En effet, depuis le début de la campagne 2015, près de 692 000 tonnes d’orge ont déjà été chargées en France à destination de la Chine dont 30 000 de qualité brassicole. Ce niveau est bien supérieur aux exports du mois de mai 2015, de près de 525 000 tonnes, niveau qui paraissait déjà très important à cette époque.
De plus, les chargements ont été particulièrement rapides, les 692 000 tonnes d’orge ont été embarquées principalement sur les quinze derniers jours. En effet, les premiers chargements s’accéléraient après le 15 juillet à Rouen et durant la troisième semaine de juillet à Dunkerque.
A l’échelle européenne, les exports démarrent également sur les chapeaux de roues avec près de 1,6 million de tonnes de certificats exports octroyés par Bruxelles contre 1,3 l’an dernier. La question reste donc entière pour le mois prochain, combien de tonnes d’orges seront de nouveau exportées ? A ce rythme, le potentiel d’export de la France vers les pays tiers de près de 3 millions de tonnes sera assez rapidement atteint.
Cette forte demande n’a pas vraiment d’impact sur les prix à court terme car ces engagements étaient déjà prévus.
Ainsi, si l’écart de prix reste très faible entre le blé et l’orge, les prix suivent à la baisse dans le sillage des céréales et notamment du blé.
L’orge fourragère sert en grande partie à l’alimentation animale alors que les grands troupeaux sont de plus en plus nombreux. Les élevages se modernisent et de nouveaux modèles économiques voient le jour comme des troupeaux de plus de 20 000 vaches laitières. Par ailleurs, déjà à l’heure actuelle, près d’un cochon sur deux dans le monde, est produit en Chine. Les approvisionnements en aliments du bétail sont donc de plus en plus importants, comme le montre la forte croissance de la demande en tourteaux de soja, mais se reporte maintenant aussi sur les céréales.
L’orge importée par la Chine est moins chère que le maïs local, dont le prix est artificiellement élevé. Des mesures ont déjà été prises pour limiter l’entrée de maïs d’importation. L’accumulation des stocks de céréales produites localement et qui ne trouvent pas de débouchés, faute de compétitivité, notamment par rapport à l’orge, pose problème. Il n’est pas impossible que le gouvernement agisse pour réguler les flux de céréales importées.