C’est par ses actes qu’il faut juger un homme. En 2017, Wikiagri avait déjà rencontré Arnaud Rousseau alors qu’il venait de prendre les commandes de la Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux et du conseil d’administration d’Avril gestion. Il a succédé à Xavier Beulin, disparu brutalement le 19 février précédent.
Dans ce portrait publié il y a six ans, on découvrait déjà l’intense parcours professionnel de cet agriculteur de Seine et Marne engagé dans l’action syndicale sitôt installé en 2002. Découvrez son portrait en cliquant ici.
Trois ans plus tard, il déjà au conseil d’administration du groupe Avril gestion (ex-Sofiprotéol).
Aujourd’hui, la dimension du groupe dirigé par Jean Philippe Puig, la diversité de ses domaines d’activité et les excellents résultats économiques de l’année passée sont le sésame pour prendre la présidence de la FNSEA par la grande porte.
L’EBITDA (excédent brut d’exploitation) a atteint 583 millions d’euros en 2022 alors qu’au début de l’année passée, le groupe Avril pensait qu’il n’excèderait pas de 400 millions d’euros.
Par ailleurs, le résultat net part du Groupe s’élève à 218 millions d’euros, en progression de +45%.
En fait, gérer c’est prévoir. Les performances d’Avril ont été permises par « le chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros, tiré par le dynamisme de l’activité économique européenne, le contexte inflationniste des matières premières ainsi que le succès des produits à plus forte valeur ajoutée, comme Oleo100 ou les ingrédients de spécialité », explique le groupe Avril.
Au sein du seul domaine Avril Première Transformation & Energies Renouvelables, qui regroupe les activités historiques de trituration de la graine ainsi que la production de tourteaux, d’huiles raffinées et de biocarburants, « les industriels ont su anticiper l’évolution des conditions de marché avec des couvertures prises dès la fin de 2021, avant le démarrage du conflit russo-ukrainien et l’envolée des prix des matières premières », souligne le groupe Avril. Résultat, l’EBITDA a atteint 272 millions d’euros.
En alliant performance environnementale et performance économique, les activités d’Avril contribuent à renforcer la souveraineté de l’économie nationale.
« Au sein de l’incubateur, Avril Développement, qui réunit les activités à fort potentiel, 2022 a été marquée par la mise en service de l’usine de Dieppe sur le projet d’extraction d’isolat de protéines de colza en partenariat avec DSM ».
Par ailleurs le groupe a renforcé l’autonomie énergétique de ses activités de transformation, notamment par la mise en oeuvre de chaudières biomasse qui valorisent énergétiquement certains coproduits de nos activités, limitant ainsi notre exposition au prix de l’énergie.
A l’échelle du groupe, le chiffre d’affaires supplémentaire réalisé l’an passé et l’augmentation de l’EBITDA ont permis de désendetter le groupe Avril.
Un communiqué de presse diffusé le 19 avril dernier souligne que, « les capitaux propres se sont ainsi renforcés de 1,87 à 2,13 milliards d’euros ».
L’année 2023 ne sera pas 2022. Avril ne s’attend pas à renouveler certains exploits.
Pour Jean-Philippe Puig, directeur général d’Avril : « Si 2022 restera une excellente année pour Avril, 2023 s’annonce déjà pleine d’incertitudes sur les plans politique, économique ou financier.
En fait, il faudra attendre le second semestre pour avoir une idée des premières tendances des résultats du groupe de l’année. L’activité d’Avril sera très liée à la conjoncture économique mondiale et européenne.
Toutefois, le groupe, « accélère sa dynamique de croissance sur ses 4 marchés prioritaires – première transformation & énergies renouvelables, produits de grande consommation, ingrédients de spécialités, produits et services pour l’agriculture – en vue de devenir le leader de la transformation végétale au service des transitions agricole, alimentaire et environnementale ».
Avril prévoit ainsi de nouvelles acquisitions de sociétés, permises par les fonds propres et une capacité d’endettement accrue. Mais les prix des entreprises convoitées sont trop élevés. Pour compenser la hausse des taux d’intérêt et des charges financières qui découleront des prêts souscrits, leurs prix doivent baisser.
L’an passé Avril a acquis 6 nouvelles sociétés (Amendis, Centre Grains, Excellenza Italiana, Solteam, Vegini et Vivien Paille) et céder des activités de transformation animale dans le porc (Porcgros et Aberra) et les œufs (Matines), complétée au début de l’année 2023 par les ovoproduits (Ovoteam).
(1) il rassemble les activités dédiées à la production d’ingrédients de spécialité pour l’industrie mondiale, avec principalement Oleon, la filiale belge, leader européen de l’oléochimie, Kerfoot, Novastell et Lecico,
Par Frédéric Hénin
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Qu’en est il des prix payer aux paysans?