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Les éleveurs peuvent profiter de la valorisation des déchets alimentaires

Le saviez-vous ? Les éleveurs ont la possibilité de participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire tout en profitant de ce que l’on appelle la valorisation des déchets alimentaires, à savoir la récupération gratuite, pour leurs animaux, des denrées qui ne peuvent plus être mises en vente ni même données à des associations. Les explications d’Audrey Dupouet, responsable de ce dossier chez Phenix.

Phenix est une start-up dont l’objectif est d’accompagner les grandes surfaces à terminer leur journée avec zéro déchet alimentaire. Elle intervient ainsi dans l’étiquetage des prix à la baisse lorsque les produits approchent de la date de péremption puis dans la communication de ces prix baissés vers les consommateurs à travers une application, également pour fournir les associations qui s’occupent des démunis et malnutris, et enfin, troisième volet qui fait l’objet de cet article, de la valorisation des reliquats de déchets alimentaires vers les animaux. Cette start-up dynamique a créé 150 emplois en France depuis sa création en 2013.

Les produits alimentaires à date de péremption peuvent encore être consommés par des animaux

Audrey Dupouet éclaire nos lecteurs sur le dernier aspect, la valorisation animale. « Nous dirigeons vers les animaux des produits qui ne sont plus consommables par les humains selon les termes légaux, mais le qui restent pour les animaux selon les « chartes fraicheur » des magasins. Phenix vise le « zéro déchet » pour les magasins, la majorité des produits approchant de la date de péremption sont vendues à petits prix, puis les associations récupèrent gratuitement les denrées encore consommables qui n’ont pas été achetées. Mais il reste ensuite une quantité non négligeable de produits qui arrivent à la date limite. Il n’existe pas, en France, de législation quant à des dates limite pour la nourrir les animaux. En revanche, chaque magasin a sa « charte fraicheur ». Le plus souvent, c’est à l’oeil nu que l’on reconnait si le produit semble encore consommable. Pas question de donner à des animaux de la nourriture qui serait en décomposition par exemple.« 

Elle poursuit : « Concrètement, la personne intéressée pour donner gratuitement du pain, des viennoiseries, des légumes ou des fruits à ses animaux peut venir les chercher gratuitement auprès du magasin. Pour la viande, il faut faire attention, on sait par exemple que de la viande crue de porc ne doit pas être donnée à des chiens en raison d’un risque de maladie. Idem pour les yaourt avec de la gélatine (ceux qui ont des morceaux de fruits par exemple), il ne faut pas nourrir les cochons avec… »

Quelles sont les bêtes concernées par la valorisation animale ?

Le rôle de Phenix consiste à mettre en contact le magasin avec le récepteur. Le mot « récepteur » est utilisé dans un sens global, il peut s’agir d’un éleveur d’animaux domestiques, de bêtes de ferme, ou même de zoos. « Les louvetiers et chasseurs sont intéressés pour leurs chiens, les élevages canins, les zoos (Ndlr : la ménagerie du Jardin des Plantes à Paris profite d’un accord passé avec des magasins de la ceinture parisienne via Phénix), des fermes pédagogiques, et même des élevages agricoles. Pour ces derniers, dès qu’ils ont une certaine importance, les producteurs agricoles se fournissent autrement pour nourrir leurs animaux« , reconnait encore notre interlocutrice. En fait, ce sont plutôt des petits éleveurs, éventuellement en difficulté ou tout simplement soucieux de participer à la chaine vertueuse de la lutte contre le gaspillage alimentaire qui sont intéressés. « Par exemple des éleveurs de porcs de plein air« , cite Audrey Dupouet. Elle cite également des « poules ou des canards » comme destinataires.

Comment ça marche ? Comment adhérer à la démarche ?

En termes pratiques, comment cela fonctionne-t-il ? Le récepteur (donc éventuellement l’éleveur agricole) s’adresse à Phenix (et en particulier à Audrey Dupouet, dont le titre exact est « chargée de projets filières déchets », par son e-mail, cliquez ici). Elle crée le lien entre le distributeur et le récepteur pour qu’un rendez-vous soit fixé, et le récepteur obtient ainsi gratuitement les denrées alimentaires périmées pour l’homme, encore consommables pour l’animal. Les seuls frais du récepteur consistent à se déplacer jusqu’au magasin, la nourriture est gratuite. Ce récepteur a juste une démarche préalable, être inscrit auprès d’une DDPP (direction départementale de la protection des populations), de façon à ce que la traçabilité soit assurée : si jamais une maladie est détectée, que l’on sache qui est concerné et avec quels aliments.

Le bien-être animal pris en considération

« Des centaines de magasins partout en France ont adhéré, précise encore Audrey Dupouet. Tout cela est cadré et réglementé, l’hygiène et la sécurité alimentaire sont les maitres-mots. Le bien-être animal fait partie de la démarche.« 

Elle précise ainsi, pour citer un exemple, que lorsque certains magasin proposent des jus d’oranges pressées sur place, les peaux des oranges ne sont pas considérées comme des déchets « valorisables » pour l’animal, mais comme des déchets tout court et sont jetés.

En aucun cas l’animal n’est considéré comme un substitut à la poubelle, au contraire il s’agit de lui apporter une alimentation qui reste de qualité, gratuite pour le récepteur auquel cet aspect peut rendre service, tout en participant à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Qui dit mieux ?


En savoir plus : https://wearephenix.com (site internet de Phenix) ; @phenixfr (Phenix sur Twitter) ; https://www.facebook.com/wearephenix (Phenix sur Facebook) ; [email protected] (mail d’Audrey Dupouet en charge de la valorisation animale chez Phenix).
 

La vidéo qui montre comment les éleveurs participent à la lutte contre le gaspillage alimentaire

Ci-dessous :


 

Notre illustration ci-dessous est une copie d’écran de la vidéo de Phenix partagée ci-dessus.

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