Ce n’est plus une mode mais une tendance de fond. Les éleveurs laitiers bretons viennent de créer l’association et la marque « Lait de Pâturage » qui repose sur un cahier des charges garantissant aux laiteries partenaires qu’elles collecteront un lait produit par des vaches passant en moyenne 150 jours au champ, six heures par jour.
L’initiative française présentée en Ille-et-Vilaine mercredi 6 septembre et soutenue par la région Bretagne s’inscrit dans un mouvement né dans différents pays laitiers de l’Europe du Nord (Pays-Bas, Allemagne notamment) où les éleveurs ont cherché à s’adapter aux évolutions de consommateurs de plus en plus attentifs à la notion de bien-être animal.
L’association constituée avec le concours des chambres d’agriculture, la FRSEA et les JA de Bretagne ainsi que le GIE Élevages de Bretagne a rédigé son cahier des charges. Objectif : « garantir une vraie pratique du pâturage », explique le président de l’association, le responsable professionnel Marcel Denieul. Parmi les différentes laiteries sondées, Sodiaal et Eurial-Agrial branche lait (des coopératives) sont entrées les premières dans le dispositif. « Elles s’engagent à tracer le lait de pâturage, ce qui peut ammener à une collecte différenciée », poursuit Marcel Denieul.
L’association n’ira pas plus loin que la mise à disposition de son lait aux laiteries. La plus-value à laquelle les producteurs peuvent prétendre fera l’objet d’une négociation en conseil d’administration de leur coopérative. Elle s’immisce encore moins dans la stratégie des entreprises pour valoriser ce lait sur le marché.
L’association envisage déjà que la RHD (restauration hors domicile) puisse s’en emparer en mentionnant dans ses appels d’offre publics la notion de lait de pâturage. La distribution pourrait également y trouver son compte, mais les responsables de l’association n’ont pas encore rencontré leurs représentants.
Sur le plan géographique, l’association Lait de Pâturage n’a pas vocation à demeurer dans l’Ouest de la France, mais à s’étendre partout « où le pâturage est important ». À moins que le consommateur n’accorde aucune importance à la démarche. Les producteurs laitiers auront au moins tenté de créer de la valeur autour de la production agricole, une orientation forte des États généraux de l’alimentation.
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