La problématique posée par les dégâts de sangliers se retrouve pratiquement partout sur le territoire national, et même bien au-delà. Le gros gibier prolifère, un phénomène qui réclame des aménagements au niveau local, mais aussi national.
Si vous suivez comme moi l’actualité de la presse locale, vous trouverez régulièrement des titres sur les dégâts de sangliers. « Régulièrement », pour ne pas dire « très souvent ». Quelques exemples récents. Près de Rennes, la FDSEA d’Ille-et-Vilaine réclame plus de prélèvements auprès des chasseurs après avoir constaté d’énormes dégats notamment dans des champs de maïs. Dans l’Eure, une association a même été créée depuis octobre 2010, la Codegile, pour tenter de venir à bout du problème. Dans le Gard, ce sont les vignes qui sont attaquées par les cochons sauvages, ou encore les champs de tournesol. Dans le Bas-Rhin, un maire a autorisé des tirs de nuit… Même un des terrains d’entraînements des Verts de l’AS Saint-Etienne a été labouré par ces bestiaux irrespectueux. Et cette liste est très loin d’être exhaustive.
Une étude menée à l’échelon européen (vous avez le lien en fin d’article) démontre que le sanglier est devenu au fil des années plus invasif et moins timoré vis-à-vis de l’homme. Il trouve même de plus en plus de conditions favorables à son développement. Les agriculteurs touchés peuvent prétendre à une indemnisation, c’est prévu. Mais plusieurs témoignages démontrent que celle-ci ne couvre pas tout. Et parallèlement il faut prendre en compte les difficultés rencontrées une fois les dégâts commis : il y a le manque à gagner bien sûr, mais aussi éventuellement des stratégies de cultures à revoir, du travail supplémentaire pour tout remettre en place…
De plus, c’est compliqué de prévenir ces dégâts : il faudrait des clôtures partout (et encore, il arrive que des sangliers particulièrement hargneux ne passent outre). En revanche, il existe des répulsifs : je compte sur vos commentaires à cet article pour vous informer les uns et les autres à ce niveau.
En 2009 déjà, un plan de maîtrise du sanglier avait été adopté, autorisant les préfets à accepter des battues administratives ou un assouplissement des règles de chasse. Mi-octobre, ce sont les syndicats nationaux de la FNSEA et des JA qui ont demandé qu’un tel plan soit à nouveau d’actualité. Ils n’ont pour l’heure pas été entendus.
La France n’est pas la seule touchée. Le Portugal et l’Espagne le sont tout autant, sans parler de nos voisins belges de Wallonie. Et pour l’anecdote, dans la ville même de Berlin en Allemagne, un sanglier blessé dans un accident de voiture a récemment attaqué ensuite des passants !
Il existe bel et bien un « problème sanglier » en Europe.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l’espace « Ecrire un commentaire ».
En savoir plus : http://www.rennes.lemensuel.com/actualite/article/2012/10/30/la-proliferation-des-sangliers-exaspere-les-agriculteurs-13101.html (le problème posé près de Rennes) ; http://haute-normandie.france3.fr/2012/09/18/dans-l-eure-les-sangliers-causent-des-degats-les-agriculteurs-sont-exasperes-89809.html (reportage de France3 Haute-Normandie dans l’Eure) ; http://www.lavigne-mag.fr/actualites/gard-ras-le-bol-des-degats-de-sangliers-61305.html (dégâts dans les vignes du Gard) ; http://www.midilibre.fr/2012/09/11/dma-la-chambre-d-agriculture-offensive-face-aux-degats-des-sangliers,560701.php (dégâts dans les champs de tournesol du Gard) ; http://www.breitenbach.fr/degats-de-sangliers (des tirs de nuits autorisés dans le Bas-Rhin) ; http://www.butfootballclub.fr/asse-les-degats-du-sanglier-de-letrat-video (un terrain d’entraînement de l’AS Saint-Etienne en dommagé) ; http://www.europeanlandowners.org/files/pdf/2012/Etude%20explosion%20demogaphique%20sanglier%20ELO%2002%2007%202012%20FINAL-2.pdf (étude européenne sur la prolifération des sangliers) ; http://www.lefigaro.fr/international/2012/10/30/01003-20121030ARTFIG00415–berlin-gare-aux-sangliers.php (à Berlin, un sanglier attaque les passants).
Par Antoine Jeandey
Journaliste professionnel depuis 1987. Rédacteur en chef de WikiAgri depuis sa création, en janvier 2012. Par ailleurs élu, adjoint au maire de Chaudon (commune rurale d'Eure-et-Loir, 1700 habitants). Co-auteur (avec Camille Beaurain) de "Tu m'as laissée en vie - Suicide paysan, veuve à 24 ans" paru au Cherche Midi éditeur. Il n'y a pas de commentaires pour le moment. Soyez le premier à participer !
Si le terrain d’entrainement des « verts » est touché, il va falloir faire quelques chose, cela devient sérieux……
Plus sérieusement, deux réflexions perso
Je connais pas de « petits chasseurs » comme moi invité aux battus de destruction, le « petit chasseur » lui est ponctionné par les dégâts, taxes, prix du permis, mais il n’est pas bon pour tirer du cochon.
tous les ans sur le bulletin cynégétique de mon département, est mentionné le nom et le montant des indemnités des dégâts de cochons. je suis toujours surpris d’y voir des noms d’agriculteurs chasseurs de cochons (plusieurs jours la semaine) faire partie du lot. Je le comprend volontier pour un non chasseur ou pour des dégâts importants. Mais quand un chasseur de surcroit de gros gibiers touche des 250 ou 500€ je trouve cela indescent