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Les situations sont actuellement très contrastées entre les zones ayant reçu régulièrement des pluies et celles moins arrosées depuis début juin. Dans certains secteurs, la production d’herbe a été rapidement interrompue et le potentiel des maïs a été affecté par le stress hydrique avant la floraison. Valoriser les couverts d’interculture est à envisager.
Choisir une espèce adaptée et semer tôt
Dans l’objectif de produire un maximum de biomasse, il faut semer tôt, en soignant l’implantation. Dans tous les cas, il faudra un minimum d’eau (10 à 20 mm) pour une levée correcte et un bon démarrage. Derrière les céréales déjà récoltées en secteur précoce, les conditions sont actuellement très favorables.
Les critères de choix d’espèces sont à la fois liés à l’implantation (rapidité, vitesse de croissance…) mais également à la valorisation prévue (mode d’utilisation par les animaux, valeur alimentaire…).
Tableau 1 : Adaptation des espèces de couverts pour une exploitation en dérobée
Quelle valeur alimentaire en attendre ?
L’utilisation des couverts se fait en général au pâturage courant de l’automne ou en début d’hiver dans les zones les plus douces. L’affouragement en vert est également une alternative souvent pratiquée. Les couverts sont parfois aussi ensilés, ou enrubannés, lorsque les parcelles n’ont pas de clôture ou pour compléter les stocks fourragers distribués à l’auge.
Dans tous les cas, il est essentiel de bien connaître la valeur alimentaire des dérobées. Les valeurs INRA ne comprennent pas toutes les plantes utilisées. Pour compléter les références de l’INRA, quelques cultures intermédiaires ont fait l’objet de plusieurs séries d’analyses menées par ARVALIS – Institut du végétal (figure 1).
Figure 1 : Valeur alimentaire de quelques couverts d’interculture exploités en dérobée
Adapter l’itinéraire technique
Travail du sol
Sauf s’il existe un risque de rémanence d’herbicide (voir plus loin), il faut privilégier le non labour (travail superficiel), voire le semis direct afin d’éviter le dessèchement du profil de sol. L’idéal est de semer juste avant une pluie, voire après, sur sol encore frais. Le rappui du lit de semences est important à cette saison (éléments de rappui, roulage).
Fertilisation
Dans le cas de couverts d’interculture exploitées en dérobée, la réglementation (directive nitrates, GREN Bretagne) autorise un apport d’azote au semis dans la limite maxi de 50 unités N équivalent engrais/ha pour les semis de juillet et de 40 unités N équivalent engrais/ha pour les semis d’août. Pour un semis en septembre, aucun apport n’est autorisé, sauf effluent peu chargé (teneur < 0,5 unité N/m3) dans la limite de 20 unités N équivalent engrais/ha.
En absence d’apport, la croissance du couvert et sa production finale seront dépendantes des reliquats restant après récolte et de la minéralisation automnale, plus ou moins importante selon les conditions climatiques.
A noter que l’exploitation en fauche des couverts va générer des exportations importantes de potasse. Il conviendra d’en tenir compte pour la fertilisation de la culture suivante, le plus souvent un maïs fourrage, culture également fortement exportatrice.
Contrôle des adventices
La réglementation (directive nitrates) interdit toute intervention avec un produit phytosanitaire sur le couvert. Le risque de salissement doit être limité par le pouvoir couvrant des espèces semées et par l’exploitation qui sera faite du couvert. Le pâturage ou la fauche limitera les montées à graines.
Vigilance vis-à-vis des applications d’herbicides sur la culture précédente
Il convient d’être très prudent sur les possibilités de semis de couverts après céréales ou maïs. Certaines matières actives herbicides, notamment les inhibiteurs d’ALS, ont une rémanence pouvant s’étendre sur plusieurs mois et engendrer des phytotoxicités sur la culture suivante. Un travail su sol profond, avec ou sans labour, est nécessaire en cas de doute.
Tableau 2 : Possibilité de semis pour différentes familles de couverts, après une céréale désherbée au printemps