Le député européen Corinne Lepage a été nommé rapporteur sur le dossier des biocarburants d’origine agricole par le Parlement européen. Tout sauf une bonne nouvelle pour tous ceux qui ont investi dans les biocarburants.
Si Corinne Lepage n’appartient pas au parti politique des Verts, elle n’en possède pas moins le dogmatisme. Aujourd’hui encore, malgré tous les avis scientifiques contraires dont les plus éminents, elle continue d’applaudir des deux mains l’étude pour le moins controversée de Séralini contre les OGM.
Or, sous couvert d’une neutralité qu’elle aurait pourtant du mal à revendiquer elle-même, voilà qu’elle vient d’hériter du dossier sur les biocarburants d’origine agricole par le Parlement européen. Dès son communiqué annonçant la nouvelle, elle démontre pourtant son dogmatisme, en utilisant le terme « agrocarburant », mot utilisé uniquement par les détracteurs des biocarburants d’origine agricole, et qui avait d’ailleurs en son temps été rayé des textes du Grenelle de l’Environnement par le Sénat. Et qui n’est donc toujours pas entré dans le dictionnaire.
Ce communiqué évoque même carrément le « dossier controversé des agrocarburants » : on a compris qu’avec elle il le serait de toute façon, controversé. Elle menace même franchement toute la filière quand elle annonce : « J’ai l’intention de rencontrer toutes les parties prenantes afin de déterminer le meilleur moyen d’encourager de manière réaliste la production d’agrocarburants réellement durables, en particulier les agrocarburants de deuxième génération. » Toutes les parties prenantes, on a compris les « anti » auront la part belle, puisqu’elle en fait partie.
Qu’il faille aller vers les biocarburants de deuxième génération (avec utilisation de la plante en son entier), tout le monde le sait, et le processus est déjà en route. Mais il prend du temps, celui qu’il faut à un processus industriel pour suivre un tel virage. Dans le numéro 5 de WikiAgri Magazine sur la croissance verte (que nos abonnés ne devraient plus tarder à recevoir), notre « grand témoin » Dominique Dutartre, qui préside le pôle de compétitivité IAR (industries et agro-ressources) et l’ARD (agro-industrie recherche et développement), explique que le projet Futurol, l’un des plus avancés en France pour aller dans la direction des biocarburants de deuxième génération, ne commencera à être en capacité industrielle de production qu’en 2016. Et qu’ensuite cela prendra du temps de muter l’ensemble de la production dans cette direction.
Il y a donc les « a priori », et les réalités dont il faut tenir compte, qu’elles que soient les options choisies : on ne démolit pas une filière avant que sa substitution ne soit prête. Corinne Lepage, malheureusement, est déjà dans les « a priori », comme le démontre (si besoin en était) son funeste communiqué de presse.
Comment peut-on donner une telle responsabilité à une personne aussi outrageusement partie prenante ? Pourquoi ne pas confier au passage une mission sur les OGM à un autre député européen, José Bové ? On avait l’habitude de plus de discernement de la part des institutions européennes, et surtout d’un esprit plus ouvert aux différents avis au commencement des dossiers.
Pour terminer, une devinette. Qui a dit, en novembre 2011 : « Au Parlement européen, nous sommes un certain nombre de députés à ne pas être emballés par les agrocarburants et nous ne voulons pas de nouveaux signes favorables en leur direction« . Allez, je vous laisse deviner. Le lien de l’article d’où est issue cette citation figure à la fin de celui-ci.
En savoir plus : http://www.euractiv.fr/energie-environnement/ong-relancent-polemique-biocarburants-6889.html (source de la citation figurant dans cet article).
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On savait que la consommation allait augmenter et la production peut augmenter du au bétonnage et aléas climatique et le phénomène pourrait s’amplifier si l’irrigation dans certains pays disparais du au manque d’eau, alors transformer des produits agricoles en carburant pouvait être que de courte durée comme les produits dérivés de la paille s’il faut diminuer les apports d’engrais il faut éviter de les exporter ou ne plus faucher les accotements des routes le long des champs au printemps en laissant s’égrainer les mauvaises herbes dans nos parcelles c’est une pollution qui augmente la consommation des herbicides ou laisser des repousses pour éviter les nitrates dans l’eau et épandre des tonnes de molluscides pour sauver nos cultures et les souris sans solutions. Il faut continuer a produire des biocarburants avec des produits non alimentaires. Nos dirigeant veulent changer les choses sans donner des solutions de remplacements et ils ne veulent pas faire des efforts pour qu’eux aussi évoluent , changes et trouve des solutions pour gérer notre pays. Ils veulent bien nous taxer mais eux ?