L’enseignement agricole va devoir s’adapter aux mutations à venir d’ici 2030, en prenant en compte le développement des métiers « verts », indique une étude gouvernementale.
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« Le soutien au verdissement de l’économie influera sur les métiers et le marché de l’emploi (…) Le développement des métiers « verts » ou « verdissants » aura des conséquences sur l’intégration du thème de l’environnement dans les formations initiales », indique l’étude du ministère de l’Agriculture qui présente « quatre scénarios » très contrastés d’évolution de l’agriculture et de la ruralité d’ici 2030.
Deux d’entre eux plantent un décor « optimiste » en matière d’emploi pour l’avenir des zones rurales. Le premier table sur un accompagnement des « transitions » autour d’une « nouvelle économie » générée par une alimentation durable. Il parie sur le développement de l’agriculture de proximité, ou bio, l’agro-écologie, le recyclage, la bio-industrie, et les énergies renouvelables. Dans ce scénario, les emplois dans le secteur agricole « résistent d’autant plus que les modes de production intensifs en main d’oeuvre gagnent du terrain », souligne l’étude.
Le deuxième scénario parie sur des villes ayant absorbé « le tissu péri-urbain et intégrant les espaces agricoles » avec l’émergence de « pôles de compétitivité » centrés autour d’« agiles » entreprises « de tailles moyennes ». Dans ce cas, collaboration, partage, mutualisation des compétences sont mises en avant, avec des exploitants « de plus en plus diplômés » qui deviendront de véritables « experts », alliant compétence technique, agronomique, écologique, électronique, et économique autour d’exploitations qui s’agrandissent.
Les deux autres scénarios sont plus pessimistes pour l’emploi agricole et en zone rurale. Le premier d’entre eux table sur un marché de l’emploi régionalisé et « ubérisé » où les industries agroalimentaires et les plateformes numériques pèsent sur les producteurs agricoles. Dans ce scénario, deux types d’exploitations coexistent : des grandes, pluri-spécialisées, avec des apports externes de main d’oeuvre, et des exploitations « à taille humaine » en circuits courts.
Le dernier scénario mise sur le « réinvestissement du rural » par les urbains, mais passe par « la robotisation, la spécialisation des régions, et des inégalités territoriales croissantes ». « Face au coût élevé du foncier, les capitaux extérieurs prennent le relais des capitaux familiaux, les exploitations sous statut sociétaire s’imposent ». Et « la baisse des emplois agricoles et industriels s’amplifie sous la pression de la mondialisation », note l’étude.